Au risque de passer pour un illuminé total ou un imbécile profond, je dois confesser une certaine tendresse envers "15 aout", comédie estivale mise en scène par Patrick Alessandrin il y a déjà plus de dix ans. Tout en reconnaissant parfaitement ses énormes lacunes cinématographiques, il fait partie de ces films sans prétention que je regarde régulièrement quand la programmation fait défaut ou que je n'ai pas le courage de découvrir un vrai grand film.
Bourré de clichés faciles sur les relations tumultueuses qui unissent les martiens et les venusiennes, alourdi par une dernière partie gonflante en forme de gigantesque psychanalyse et par une utilisation pataude de standards de la chanson, "15 aout" parvient pourtant à me faire oublier mes soucis chaque fois que je tombe dessus, à me refiler une pêche d'enfer au bout de l'heure et demie réglementaire. Pourquoi donc ?
Parce que le trio Darroussin / Berry / Berling fonctionne à merveille, tour à tour macho, stupide, à la masse, sympathique, drôle, touchant et incommensurablement attachant. Les trois comédiens, à l'alchimie évidente, font tout le sel du film, déclamant leur lot d'immondices avec une décontraction et une dignité de chaque instant.
Oui, "15 aout" est et sera toujours, pour le commun des cinéphiles, une production Besson bas de gamme et puérile et ils auront sûrement raison. Mais je ne peux m'empêcher de trouver tout cela fort agréable, voir euphorisant. C'est grave docteur ?