Juliette et Roméo
Roméo et Juliette des temps modernes, 16 ans marque une nouvelle inspiration dans l’œuvre de Philippe Lioret, même si, et ce n'est pas une surprise, l'aspect social n'est pas absent. Il est même au...
le 7 nov. 2022
9 j'aime
1
Au lycée, deux adolescents de 16 ans tombent amoureux au premier regard. Sauf que le garçon est le fils du patron de l'hypermarché, qui a viré le frère de la jeune fille car il est accusé d'avoir volé une bouteille de vin. Ces différences et ces difficultés qui s'amoncellent ne vont pas empêcher cet amour d'éclore, pour le meilleur mais surtout pour le pire.
L'échec de Toutes nos envies en 2011 a semble-t-il freiné la carrière de Philippe Lioret car excepté Le fils de Jean et un téléfilm en 2020, il se fait trop rare au cinéma. De plus, les accusations d'agressions sexuelles [en 2024] risquent même de mettre un terme à sa carrière.
Si je parle cinéma, c'est un cinéaste irréprochable, un des rares dont la carrière ne souffre d'aucun réel canard boiteux ; et c'est le cas pour 16 ans, qui est une retranscription à l'ère moderne de Roméo & Juliette, avec les différences sociales qui s'imposent. Lui vit dans un milieu aisé avec un père gérant d'un hypermarché. Elle dans une banlieue avec un frère dealer, aux nombreuses casseroles.
Le premier point qu'on peut dire est la qualité générale de l'interprétation qui est formidable ; la plupart sont des noms peu connus, ou des seconds rôles comme Jean-Pierre Lorit ou Nassim Lyes (que j'ai vu dans Farang, ce qui n'est pas le même style), mais le couple vedette joué par Sabrina Levoye et Teila Azaïs a quelque chose de bouleversant, car on a envie de croire à leur union impossible, voire improbable, elle liée par des traditions qui l'empêchent d'éclore, et lui empêchée par ces traditions qui le freinent.
Le tout excellemment bien filmé, car le réalisateur filme l'appartement où vit la jeune fille comme une sorte de prison, où sortir y est difficile, et les rares scènes en extérieur sont comme des moments de respiration en opposition à la façon de filmer en contre-plongée l'immeuble de banlieue comme une sorte de tour maléfique. Peut-être pourra-t-on dire que c'est un film assez sombre, où tout semble être d'une grande noirceur, y compris le final, mais Lioret a su s'approprier avec maestria le texte de Shakespeare en l'adaptant à notre époque, ce qui rajoute au fond une grande émotion.
Créée
le 4 oct. 2024
Critique lue 9 fois
D'autres avis sur 16 ans
Roméo et Juliette des temps modernes, 16 ans marque une nouvelle inspiration dans l’œuvre de Philippe Lioret, même si, et ce n'est pas une surprise, l'aspect social n'est pas absent. Il est même au...
le 7 nov. 2022
9 j'aime
1
Philippe Lioret est un auteur talentueux et sensible, réalisateur des très réussis Je vais bien ne t’en fais pas et Welcome. Même si je n’ai pas eu l’occasion de voir ses autres œuvres, c’est donc...
Par
le 5 janv. 2023
6 j'aime
C'est très poingnant et réaliste, c'est une histoire d'amour qui nous replonge en enfance sans toutefois tomber dans la facilité, ce sont des silences à apprécier et du malaise que l'on revit. Le jeu...
Par
le 5 janv. 2023
3 j'aime
Du même critique
(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...
Par
le 18 févr. 2022
44 j'aime
Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...
Par
le 11 nov. 2012
44 j'aime
3
Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...
Par
le 15 sept. 2013
42 j'aime
9