Quand l'histoire raconte l'Histoire.

Sam Mendes est un cinéaste que j'affectionne tout particulièrement. Son coup d'essai?? Un coup de maître. Même s'il a fait des films qui m'auront moins marqué par la suite (007 Spectre, Les Sentiers de la Perdition et surtout Les Noces rebelles), il en a fait un que j'adore tout particulièrement : Jarhead. On est en Guerre d'Irak, on y suit des fous-furieux de la gâchette qui doivent vivre avec la frustration... bah de ne pas aller au combat.

Avec 1917, on change de guerre et surtout, on passe de l'attente à l'urgence, ce qui justifie à elle seule l'usage du plan-séquence pendant tout le film

qui est parfaitement exploité et qui permet une immersion totale. Grâce à ça, et en racontant l'histoire de deux soldats en particulier, Mendes se fait d'autant plus pertinent pour raconter l'Histoire. Il ne montre pas de grandes batailles, mais les corps de soldats mutilés qui jonchent le no man's land est tout aussi révélateur de l'horreur qu'a vécu ces jeunes hommes.

Outre le plan-séquence, le film est techniquement parfait sur un autre point : la photographie de Roger Deakins, un Oscar s'il vous plait!!, directeur de la photo sur des films comme Blade Runner 1 & 2, est magnifique surtout toute la séquence de nuit. La musique signée Thomas Newman m'a également fait ressentir tout un tas d'émotions, et les acteurs, que ce soit les deux principaux George McKay et Dean-Charles Chapman en passant par une galerie de seconds de rôles de luxe incarnée par Colin Firth, Benedict Cumberbatch, Richard Madden ou Mark Strong, c'était impressionnant de tous les retrouver.

Et puis, il y a ces paroles du personnage de Cumberbatch

qui font froid dans le dos.

Bref, 1917 n'est pas qu'un exercice de style, très réussi au demeurant, c'est aussi un excellent film sur la guerre et je pense que l'hommage de Mendes à son grand-père est parfaitement rendu!!