19/17 c'est l’horreur de la "Der des der" avec ses tranchées, ses poilus, le sang, la boue, le froid... mais une horreur revue et corrigée par le réalisateur de American Beauty et de Noces Rebelles, qui pose comme un filtre Instagram avec cette story pimpée et ses plans séquences ahurissants.
Faire un beau film, sur quelques choses de laid, c'est le pari réussi de 1917. Alors ça pue le faux, ok, mais on regarde. Mon ado aussi. Et on voit les cadavres d'homme et de chevaux, semi ensevelis par les obus, la rage du sniper abandonné dans son perchoir qui poursuit sa macabre vanité, la haine qui a poussé l'occupant en retraite à abattre les cerisiers en fleur, la détresse de cette maman prise au piège, sans lait pour son nourrisson.... On voit l'horreur.
On voit aussi la fraternité et la camaraderie. Pour accomplir une mission d’infiltration en territoire ennemi, pour porter le message à un bataillon détaché de ne pas engager le combat et ainsi économiser 1600 vies, on désigne deux jeunes premiers... et l'un a son frère dans le bataillon en question et l'autre est le pote du premier. Pas de gant pour franchir les barbelés, pas le doigt sur la gâchette comme le feraient deux commandos, non, on trébuche, on s'échappe, on barvarde, on offre ses provisions, on épargne l'ennemi au prix fort... on voit la candeur, la générosité, la bravoure. Ce qui place les héros à notre portée... Enfin, seul survivant de l'enfer, le héros, le jeune Schofield, va se battre contre la folie de la guerre. Faire la guerre à la guerre, voilà l'idée. Et la perservérance de cette noble lutte finira par payer in extremis... Pas de happy ending, le film est décent jusqu'au bout et propose une réelle morale. Good job, 18/20 à 19/17 ;)