Instantané d'une victoire.
Lors de la campagne présidentielle de 1974, VGE a tenu à ce qu'elle soit filmée, en l'occurrence par Raymond Depardon. Il faudra attendre ensuite 28 années pour le voir enfin, l'ex-président ne voulant pas le voir diffusé auparavant.
Ce choix est quand même curieux, car il ne parait pas pris dans un quelconque moment de faiblesse, et laisse paraitre une grande sérénité, jusqu'à une scène quasi-finale où il découvrira les résultats de la campagne à la télévision, de manière presque détendue.
Ce documentaire est aussi une photographie sur une époque, une époque où le candidat conduit lui-même sa voiture (une DS), où il se laisse aborder par les quidams sans aucune protection policière apparente, et on assiste plus d'une fois à des bains de foule où, mis dans notre contexte, on aurait pu craindre le pire à force qu'il soit aussi proche du peuple.
Depardon suit VGE sur l'ensemble de sa campagne, et si le programme en lui-même est quasiment peu abordé, on assiste entre autre aux coulisses du débat de l'entre-deux tours, où les candidats sont coachés comme des boxeurs.
En parlant de candidat, on parle assez peu de Miterrand, mais j'ai remarqué que plusieurs fois, on l'appelle "Mittrand", alors que son nom ne me parait pas si difficile à prononcer...
Le problème est que la nature même de VGE n'autorise guère les dérapages, son calme olympien fait qu'il ne se passe pas grand-chose de palpitant, je dirais. Durant la vision du docu, je repensais à celui consacré à Georges Frêche, au principe similaire, mais dont le caractère de l'homme faisait que c'était constamment passionnant.
Donc, à moins d'être réfractaire à VGE, ça peut être intéressant pour voir comment se gérait une campagne présidentielle il y a de cela quasiment 40 ans.