Numéro pas toujours gagnant

Peut-on passer de l’adolescence à l’âge adulte en l’espace d’une nuit ? Tommy, personnage principal de 1-800-hot-nite de Nick Richey, répondrait par l’affirmative. Dès les premières secondes du film, avec deux potes, ce jeune américain noir de 15 ans compose le numéro d’un téléphone rose qui, pour 99 cents la minute, lui offrira ses premiers émois sexuels. Mais le plaisir n’est que de courte durée alors que son dealer de père se fait arrêter sous ses yeux et que son demi-frère est embarqué par les services sociaux pour être placé. Tommy refuse de rejoindre une famille d’accueil et s’enfuit pour la nuit la plus longue de sa vie, où il connaîtra son premier baiser et sa première castagne. Au lever du soleil, il ne sera plus le même. Pour son second long-métrage, Nick Richey n’a eu le droit qu’à 200 000 dollars de budget et 18 jours de tournage. Une paille dans le milieu du cinéma. Pas de quoi l’effrayer. Ça lui a même donné des idées pour tourner 1-800-hot-nite façon guérilla urbaine. C’est la grande réussite d’un film qui, pourtant, n’atteint pas les ambitions qu’il se fixe. Nick Richey fait si peu confiance à son récit – certes beaucoup trop programmatique - qu’il le saborde avec une bande originale outrancière.