Que reste-t-il du mythe un demi siècle après son éclosion ? On a tout dit ou presque sur ce monument de l’histoire du cinéma. Il est d’ailleurs un jalon essentiel pour comprendre l’évolution de la SF sur grand écran. En gros, l’histoire croise le destin d’une proto-humanité et d’un groupe de cosmonautes en pleine enquête sur un phénomène spatial mystérieux. Ce qui frappe de prime abord, c’est l’esthétique de l’objet. Lisse, froid, géométrique, parfait, le film imprime sur la rétine des images d’une sublime beauté. Comme un ballet du futur. Les effets spéciaux sont absolument convaincants et bluffants pour l’époque. Il y a aussi le ressenti du spectateur. Cette inquiétude qui monte à mesure que l’on découvre les « intentions » de l’intelligence artificielle. Ce creusage de méninge pour comprendre le spectacle qui s’offre à nous, y mettre du sens. Et puis il y a le propos. Kubrick nous propose une réflexion sur notre condition d’humains, sur nos faiblesses et sur notre volonté à vouloir échapper au contrôle du créateur, quel qu’il soit. Il met en branle la boucle de l’espace et du temps et brouille la perception de la linéarité. En bref, ce thriller lent et métaphysique ne souffre absolument pas du temps qui passe et reste aujourd’hui une référence incontournable. Un must.