2001 : L'Odyssée de l'espace par Jonathan TJo
2001 : L'Odyssée de l'espace possède l'un des titres les plus entendus de tous sans que l'on ait forcément déjà mis les yeux dessus. Un mastodonte cinématographique dont la réputation s'est à peine élimée plus de 40 ans après, il suffit d'en juger le nombre d'adeptes qui citent l’œuvre en comparaison dès qu'un film au sujet spatial peur sortir. Et pour cause, c'est véritablement la figure de proue dans le genre, ouvrant le cinéma sur une S.F. encore jamais vue.
Je dois l'avouer, la première fois que je l'ai visualisé je me suis bêtement endormi, bercé par des images panoramiques d'une poésie certaine et par une musique qui vient finir de propulser l’œuvre dans quelque chose d'au delà de l'image, quelque chose presque du songe.
J'en suis ressorti frustré, ce n'est finalement que parce que je l'ai visualisé sans savoir à quoi m'attendre et m'attendant, de fait et du fait de sa réputation, à une histoire et une narration des plus exemplaires.
Ceux qui auront les mêmes attentes en le visionnant n'apprécieront qu'une partie d'un film composé en quatre et s'ennuieront tout de go durant les autres, passant finalement à coté de l'étendue de l’œuvre.
Un second visionnage, en sachant où je mettais les pieds, aura été bien d'avantage apprécié.
Je me suis retrouvé bien souvent à faire ce lapsus 2001 : L'Odyssée de l'ESPECE. J'aurais du écouter d'avantage mon inconscient pour le premier visionnage.
LE film de Kubrick, parmi les nombreuses interprétations possibles et déjà données, peut ainsi faire écho à quelque chose des origines de l'évolution de l'humanité - avec la création de l'outil en usant d'os dans la première partie - et de sa finalité -avec la technologie omniprésente et qui viendrait presque à dépasse son créateur dans sa troisième. Kubrick le fait donc en tournant ses yeux vers les astres, vers l'infini, et essaie de nous emmener avec lui, fort de métaphores visuels et d'interrogations sans réponses. Il est à rappeler que le film sorte en 1969, la passion pour les étoiles est à son apogée, l'homme marche sur la Lune la même année.
Le fameux monolithe noir est le plus parfait exemple ici de ces choses qui nous échappent, sujettes à milles interprétations. On n'en sait finalement très peu, son sens nous en échappe. D'une simple métaphore il en est fait un objet tout à fait présent et palpable. Métaphore de l'évolution ? du dépassement de soi ? d'un but à atteindre ou même d'un danger.
Chacun y verra finalement ce qu'il pourra, chacun le vivra de manière différente. C'est également vrai à plus d'un tritre pour la quatrième partie du film, qui nous emmène dans un voyage visuel au sens toujours plus opaque.
L'opacité, c'est ce que j'aurais tendance à reprocher le plus au réalisateur dans ce film, c'est ce qui m'a tant frustré lors de la première visualisation.
Mais l'intention n'est pas ici à voir seulement dans le discours où la narration. Kubrick veut faire rêver, il veut nous transporter dans un voyage onirique.
Il le fait déjà en imaginant un futur fantastique, fait de métal et de technologies, sans tomber dans un piège stylisé où les ampoulent de couleurs se batteraient en armées interposées. Chaque plan est minutieux, chaque objet à sa raison d'être et son fondement. Rien ne semble être laissé au hasard. Tout fonctionne. Là dessus, on s'étonnera juste aujourd'hui de voir de gros boutons un peu partout et des costumes cravates d'avantage représentatives des années 60/70 : Kubrick n'a tout simplement pas pu prévoir la technologie tactile et autre miniatrisation, tout comme il aura éviter un certain folklore en ne mettant pas d'avantage de couleurs que de raison ou en fantasmant des costumes qui n'existeraient que pour un film. De l'onirisme et du rêve, oui, mais que cela se tienne.
Le rêve, il le fait aussi et bien sûr avec le domaine spatial. Ces grandes étendues vides, ces planètes, ces vaisseaux sont là pour nous faire rêver à plus loin. On imagine facilement combien le film a du avoir son effet à sa sortie. La musique par ailleurs, nus fait vivre quelque chose d'un ballet dans tout ça, une véritable apesanteur ou, comme déjà dit, un songe.
C'est là aussi ce qu'il y a de plus impressionnant dans ce film déjà si vieux : cette recherche sur l'évolution technologique et ses effets spéciaux pour donner quelque chose qui puisse être finalement très immersif et très réaliste.
J'ai lu quelque part que la post-production a duré quelques deux années pour tous les effets spéciaux. Il serait mentir que de dire qu'ils n'ont pas un peu vieillis, mais il le serait bien d'avantage de dire qu'ils ne font pas encore aujourd'hui l'affaire. Le résultat est vraiment impressionnant, surtout compte tenu de l'époque. J'ai vu des films des années 2000 dont les effets ont déjà bien plus mal vieilli alors qu'ils étaient bien moins ambitieux !