Après avoir enfin vu ce film dans son intégralité et bouché ce trou béant dans ma culture générale, je me sens assez divisée… Explications. (Attention au spoil si comme moi vous avez raté le coche.)
La première partie, avec les singes, m'a paru un peu facile. Il y avait cette impression diffuse d'entendre une petit laïus aux accents bibliques sur la violence inhérente à la nature humaine et le meurtre primordial par-dessus les fredonnements du monolithe. Pourtant, j'ai adoré la suite. Au lieu de délayer ou de faire retomber l'intérêt, je trouve que la lenteur des scènes, avec cette économie de mouvement et les bruits de respiration des cosmonautes, crée au contraire une superbe tension. Quelque part, ça permet de s'investir émotionnellement malgré une narration plutôt distanciée. Et bien évidemment, tout est magnifique.
Enfin, il y a la dernière partie. Et là, après un voyage psychédélique intéressant mais qui ne m'a pas subjuguée, la fin m'a donné la même impression que le début. En gros, si la forme est assez unique, j'ai eu l'impression avec ces deux parties d'assister à du recyclage de thématiques tellement universelles qu'elles en deviennent à peu près vides de sens. C'est facile de faire réfléchir les gens ; il suffit de leur mettre un fœtus dans l'espace et tout de suite, la combinaison de ces deux images très chargées symboliquement va leur faire pondre les théories les plus dégoulinantes de lyrisme. Je suis peut-être passée à côté de la profondeur du film, mais pour moi tout ça n’évoque qu’une montagne de lieux communs…
Restent des images superbes et une atmosphère vraiment singulière, de celles qui marquent l’esprit pour des années. Finalement, c’est déjà beaucoup.