Incroyable, épique, un mythe élevé au rang de chef d’œuvre cinématographique, même si mal compris souvent et trop complexe pour d'autres. Un tour de force technique, une précision maniaque des détails par un Kubrick obsessionnel avec l'aide de l'écrivain Arthur C Clarke à l'origine de l'histoire, une photographie éblouissante et un film qui dépasse le livre ou plutôt la nouvelle dont il est tiré... D'où venons nous, que sommes nous, où allons nous, que deviendrons nous? A autant de questions, une cascade de réponses, toutes différentes selon le spectateur, son intelligence, sa sensibilité et sa psychologie... Un film à ne pas mettre entre toutes les mains... Certains risquent de ne pas supporter autant d'intelligence et de liberté d'esprit!!! Et puis ne pas comprendre un film, c'est tellement peu flatteur et ça met mal à l'aise... Mais cela peut arriver devant celui-ci.
Le type même de film à revoir un certain nombre de fois avant d'arriver à définir une orientation, une idée principale qui nous emmène vers une fin énigmatique...
Une sorte de transe hypnotique nous saisit tandis que les lents plans des jalons que marque le monolithe noir se déroulent sous nos yeux ébahis...
Des singes pas encore hominidés s'éveillent à l'utilisation de l'outil et de l'arme au contact d'un immense monolithe sombre arrivé d'un espace encore plus sombre...
Au silence total et aux grognements, 4 millions d'années plus tard, fait place la valse de Strauss ( le beau danube bleu ) qui nous envoie littéralement dans l'espace, point commun entre un os-massue lancé en l'air et une navette spatiale surprise , en pleine opération afin de rejoindre une station orbitale dérivant et tournant lentement dans le vide à des encablures de la terre....
Nous sommes devenus ces hommes là, après les premiers êtres simiesques, les hommes sont dans le vide sidéral et sur la lune.
Un monolithe est découvert, sur notre lune , enterré, autre jalon, qui émet un signal.
L'humain est il prêt à aller à la découverte du point d'origine de ce signal envoyé par on ne sait qui?
La mission qui est envoyée 18 mois après cette découverte va aller vers Jupiter, 3 hommes et un ordinateur HAL 9000...
Jalon de la métamorphose physique, intellectuelle et spirituelle des humains, le monolithe noir sera au rendez vous une troisième fois en orbite autour de Jupiter, plus grand, plus ténébreux.
Il ne reste plus qu'a aller au contact de cette nouvelle frontière pour l'astronaute survivant.
Ne parlons pas de tout ce qui se passe durant ce voyage, des dérives existentielles de HAL devant l'infiniment vide ou de la prescience qu'il risque de trouver plus fort, plus rapide, plus parfait, plus divin que lui, l'ordinateur suprême, tellement supérieur aux hommes. Il faut se laisser dériver, découvrir avec à la fois une âme d'enfant et un cerveau d'adulte cette odyssée aux effets spéciaux magnifiques et toujours rutilants des années plus tard.
L'exactitude scientifique est d'une rigueur mathématique pour chaque objet, station orbitale ou apesanteur... Tout est pesé, soupesé et logique...
Jamais film ne pèsera plus lourd dans tout l'imaginaire des films de genre à venir. Voir le nombre de cinéastes qui ont trouvé leur voie grâce à ce film.
Chacun y trouvera sa vérité, son avis mais comment pourrait on ne pas aimer "2001 l'odyssée de l'espèce "