Bien aimé des passionnés du cinéma asiatique, ce "2009 : Lost Memories" n'en constitue pas moins une sévère déception si on le juge à l'aune des qualités actuelles du cinéma coréen : le premier paradoxe est d'ailleurs qu'on a plus l'impression d'assister à un film d'action de Hong Kong datant d'une quinzaine d'années (violence stylisée et lyrique, gunfights et carnages tout azimut) qu'à un produit du nouveau cinéma coréen, traditionnellement âpre et brutal. On se lasse donc vite de ces interminables mitraillages, qui, s'ils permettent au metteur en scène de montrer son "professionalisme", ne font guère progresser une intrigue policière et psychologique totalement bâclée. Reste alors le sujet principal du film, l'uchronie chère à Philip K. Dick - dont le scénario du film serait lointainement inspiré : là encore, aucun des paradoxes possibles - évoqués par le titre - n'est réellement traité, ce qui donne à cet élément central du film l'aspect d'un "mcguffin" pour le moins sur-dimensionné. [Critique écrite en 2007]