Que penser de cette énième comédie romantique nous venant de Corée du Sud ? Pour l'anecdote qui n'en est pas une, le film de Kim Yong-hwa fut un succès monstre au box office locale d'où une curiosité à son égard. Debriefting.
Aaah, les affres de la chirurgie esthétique, fléau de la Corée du Sud d'après les sources Internet. Véritable phénomène de société depuis ces dernières années, toujours selon les sources Internet. Des cinéastes comme Kim Ki-duk avec Time (2006) ont tentés de pointer du doigt les dérives de la chirurgie esthétique avec ce que cela cache derrière : nos sociétés vouées au culte du corps. Dans cette veine, 200 Pounds Beauty tente d'apporter sa pierre à ce sujet délicat. Á l'arrivée ? On serait tenter de dire : ouais, bon bah... on va y aller.
200 Pounds Beauty est une bonne petite comédie alliant humour et mélo sur fond de musique pop sucré qui marche plutôt bien d'autant plus qu'elle communique de l'émotion. De ce côté donc, rien à redire si ce n'est que les personnages comme à l'accoutumé sont caricaturaux. Il est vrai que toutes les femmes obèses sont des femmes timides, un peu gauche, mal dans leur peau et généreuse... hum, hum. Sinon, y a la peste de service, le beau gosse qui se transforme parfois en prince charmant, le fan pur et dur qui a une tête comme ça, etc... On passera aussi sur cette petite invraisemblance de voir une héroïne énorme se transformer en une déesse de beauté sans qu'il n'y reste un stigmate de l'opération chirurgicale. Ça c'est du bon boulot, doc'.
Là, où 200 Pounds Beauty est plutôt léger (sans jeu de mot, merci) c'est dans son aspect moralisateur plutôt léger justement. Au-delà du tout est bien qui fini bien, le film dénonce faussement la société d'aujourd'hui. Le regard des autres, les comportements des gens qui changent selon votre plastique, l'importance qu'on accorde au physique dans une société de l'image où d'une certaine manière société où l'habit fait le moine. En gros, la morale se serait laquelle ? L'héroïne qui n'assumait pas son opération parvient à la reconnaissance avec son nouveau physique même après avoir divulguer la personne (physique) qu'elle était dans le passé. Du coup, on se dit que la beauté intérieure avec laquelle on nous ressasse c'est du flan en somme puisqu'elle réussit avec sa plastique et... sa voix tout naturellement. Quelque chose dans tout ça ne va pas. Trop gentillet, pas assez franc. En même temps, ce n'est qu'une comédie alors que demande le peuple ? Et la romance dans tout ça ? Elle ne se réalise pas comme si le parti pris avait été de la cacher, comme si elle n'était pas assumée. J'entends par là que se serait dégueulasse de voir le super beau gosse de la prod' concrétiser avec Hanna mince alors qu'il ne voulait pas d'elle avec ses kilos. Ne sauverait-on pas la morale ici ? La morale est sauve. Vraiment léger tout ça (sans jeu de mot, encore merci).
En définitive, le film du coréen Kim Yong-hwa se laisse voir avec le personnage attachant d'Hanna-Jenny, obèse comme mince qui garde ce côté un peu gauche, timide, mal dans sa peau et généreuse même dans la minceur. Une façon de dire qu'on a beau avoir changé d'apparence, on reste la même personne à l'intérieur... cela reste à voir.
Les invendus de Made in Asie #2