Les films catastrophes doivent beaucoup aux classiques du cinéma.
Non pas qu'ils puissent revendiquer la moindre parcelle d'héritage, mais tout simplement après 2 mois et demi à dévorer des films "anciens", une envie grandit insidieusement, celle de voir un bon gros blockbuster, un étron pop-corn avec les yeux dans une pièce et le cerveau dans une autre.
2012 a bénéficié d'une de ces phases, et il faut admettre que seules des circonstances aussi extrêmes peuvent excuser un tel écart, a fortiori en ayant bu le calice jusqu'à la lie.
Si vous me lisez occasionnellement, vous savez peut-être qu'une bouse quelconque n'écope en général que d'un 2/10, alors que je réserve l'affront ultime aux petits comiques qui font visiblement un effort délibéré pour dépasser le médiocre, pour sublimer l'inexcusable.
Tout est là mes amis.
2012 ne se contente pas de reprendre les codes des films catastrophe, leur invraisemblance, leur démesure.
Non non il explose allègrement tout cela, pour en faire une bouillie parfaitement informe, où il n'est même plus possible de prendre plaisir aux explosions planétaires, aux effondrements de villes entières, au slalom aérien avec un long courrier qui se comporte comme un avion de tourisme.
Pourtant il y a le temps de se concentrer, tellement on est en terrain connu.
Le schéma du père divorcé qui reprend pied dans son ancienne famille en écartant le nouvel arrivant (là aussi, l'idée est poussée à l'extrême), (coucou Twister & consorts), les protagonistes qui courent plus vite que des météores, de la lave, des crevasses et autres tremblements de terre (ah, coucou Le jour d'après).
Je ne me paye pas le luxe d'une énumération des clichés, vous pouvez venir regarder 1 minutes toutes les 5 minutes de film et quand même deviner la suite.
La seule mini bonne surprise a été celles des vaisseaux de survie que j'imaginais, déjà envahi de désespoir par anticipation, spatiaux.
Mais les arches ne tardent pas bien longtemps avant de sombrer elles aussi dans le marasme cinématographique, dans cette scène pitoyable, supposée redonner confiance en l'humanité j'imagine, mais qui va juste donner une nouvelle occasion de dynamiter toute notion de temporalité, tant les timings improbables dépassent le niveau de tolérance, même pour une daube de cet acabit.
Des bons sentiments, de la mauvaise musique complètent en gros le palmarès de cette descente aux enfers que j'ai envisagé de faire entrer au Flop 10 (et ce n'est pas encore complètement exclu, le jury réfléchi toujours à l'éventualité).
Pour plagier la formule de ce cher Hypérion, quitte à bouffer de la pizza surgelée, choisissez-en une meilleure que cela.