Le début des années 80 n’a pas été tendre avec nos amis transalpins… Leur cinéma d’exploitation était autrefois capable de rivaliser avec les productions américaines. Péplum, western spaghetti, gialli ou poliziottesco ont fait les beaux jours des années 60/70. Mais avec l’arrivée du Hollywood moderne, basé sur des divertissements familiaux bourrées d’effets spéciaux, il a vite fallu se rendre à l’évidence : les Italiens n’avaient ni le savoir-faire ni les moyens pour leur faire face.
De bons artisans du bis comme Enzo G. Castellari, Lucio Fulci, ou ici Sergio Martino se sont ainsi gaufrés dans des films de SF boiteux et bricolés. Dans « 2019 – dopo la caduta di New York », il s’agit comme souvent à l’époque de fortement repomper « Escape from New York » et « Mad Max 2 ». Ou comment (tenter de) faire de la SF sans budget.
On est donc dans un univers post-apocalyptique, où l’humanité est stérile. Un guerrier solitaire est mandaté par un gouvernement secret, afin de sauver la dernière femme féconde dans New York. Sauf que la ville est tenue par une armée sinistre, et occupée par des mutants.
Un pitch pas forcément mauvais sur le papier (de là à dire que « Children of Men » s’en est inspiré…). De l’ambition avec un univers qui présentes des factions, des créatures, une atmosphère dépressive. Et de la générosité dans le spectacle, Sergio Martino menant sa barque tambour battant. Où est le problème ?
Le problème, c’est tout le reste. Outre les plagiats éhontés, le scénario est souvent bête, quand il n’affiche pas des invraisemblances énormes. Les dialogues sont idiots (à déguster en VF, le doublage sérieux en rajoute une couche !). Les acteurs sont très mauvais, entre un héros sous-Snake Plisken impassible, et George Eastman cabotinant en homme singe (!).
La réalisation ne maîtrise pas son affaire. Des trucages grossiers et sans le sou, armes « piou piou » à l’appui. Des décors qui alternent carrières, tunnels, et quelques usines. Des images moches, un montage mal fichu des scènes d’action. Des méchants hargneux dont aucun ne sort du lot.
Bref, du bon nanar à l’italienne, plaisant à regarder si vous êtes nanarophile, mais triste quand on regarde la décennie précédente.