2046, un lieu pour oublier, un lieu d'où on ne revient jamais.
Après In The Mood For Love, Wong Kar-Wai propose ici ce qu’il considère comme une suite indirecte. Plus idéologique que véritablement esthétique. Une suite qui divise car le réalisateur Hong-Kongais prend le risque d’avoir un prit-parti esthétique et scénaristique totalement inverse à son œuvre précédente.
In The Mood For Love c’était avant tout une grâce inexplicable, une atmosphère pluvieuse, calme. Il avait su conquérir son public par sa simplicité, sa grâce, son visuel sobre. Avec 2046 on reste dans le thème de l’amour mais avec un scénario multicouches et une esthétique que certains qualifieront de racoleuse. Et pourtant je n’ai su résister, en aucun termes au charme de ce nouveau film.
L’éclairage, de nouveau très réussi, contribue au travail d’atmosphère particulièrement remarquable. Puis cette tendresse, cette poésie. Cette imagination débordante que plus rien ne semble pouvoir arrêter. Cet univers, à la fois empreint de positivisme et de nostalgie. Un univers aux temporalités confuses, enivrantes, oniriques, là où règne l'amour intemporel et les instants volés au temps.
C’est un film qui se vit plus qu’il ne se raconte. On peut détester tout comme être transcendé. Et comme ma note laisse l’entendre, l’œuvre ma transporté dans un autre monde, celui de cet écrivain désabusé qui explore son passé, ses amours perdus, présents et futurs. Un bijou d’intimité et de poésie. La magnificence de l'amour n'a jamais été aussi forte. 2046, un lieu pour oublier, un lieu d'où on ne revient jamais.