Après avoir réalisé Amours Chiennes, Iñárritu nous propose un film où plusieurs destins s'entrecroisent. Cependant, contrairement à Amours Chiennes, dans lequel les événements se déroulent de manière indépendante pour chaque personnage, 21 Grams tisse des destins qui s'entremêlent, créant une chronologie non linéaire qui peut dérouter. Mais une fois que la structure narrative prend forme, le film se révèle comme une œuvre saisissante.
Ces films font partie d'une trilogie (auquel on doit ajouter Babel), qui explorent les thèmes de la destinée, de la coïncidence et des liens humains à travers des histoires interconnectées.
Et c'est selon moi 21 Grams qui est le plus réussi : à la fois le plus intimiste, mais également le plus sombre. L'image granuleuse contribue à renforcer cette atmosphère brute et accentue la force émotionnelle qui se dégage de l'œuvre en permettant au spectateur de s'immerger dans la détresse émotionnelle des personnages.
Et quelles performances ! Benicio del Toro exprime de manière poignante le tourment de sa conscience, Sean Penn partagé entre son désir de vengeance et sa quête d'identité, et Naomi Watts, particulièrement sublime dans son rôle de mère déboussolée.
On pourra toutefois reprocher les incohérences scénaristiques de l'œuvre, mais personnellement, je préfère ignorer ces imperfections en acceptant les coïncidences.