Les séries des années 80/90 ont eu le droit à toutes sortes de remakes, certains pour le meilleur (L'Agence tous risques, Starsky et Hutch) et d'autres pour le pire (Miami Vice). Heureusement le casting était ici prometteur, avec Channing « beau gosse » Tatum et Jonah « l'impayable » Hill, soutenu par une direction signée Phil Lord et Chris Miller, qui s'en était plutôt bien sortie avec Tempête de boulettes géantes, et sans oublier une écriture tout ce qu'il y a de plus rassurante, assurée par Michael Bacall, scénariste de Scott Pilgrim, lui-même aidé par Hill.
Retour vers le passé des années 2005, qui paraissent avoir été hier mais nous ramènent déjà 7 ans en arrière, où nos deux trublions n'étaient encore que lycéens, l'un grosse brute et l'autre ridicule bizut aux cheveux oxygénés se prenant pour Eminem. Le temps passe et les voilà à l'école de police, se soutiennent mutuellement, l'un ayant besoin de quelqu'un pour réveiller ses neurones et l'autre d'un coach pour ne plus être à la traine dès qu'il s'agit de courir. Une mise en bouche efficace et truculente, avec un Jonah Hill qui a perdu la moitié de son poids — mais pas son humour — pour les besoins du film et un Channing Tatum qui casse pas mal son image, lui aussi pour les besoins du film, n'hésitant pas à ridiculiser ses habituels personnages en ayant l'air d'un gros débile de service, le paroxysme étant atteint lorsqu'il mimera une sodomie sur son premier « client », à peu de choses prêts une version flic de « Stiffler ».

21 Jump Street surfe donc sur le ton de la comédie bon enfant, même lors de l'investigation, car c'était pas mal ça la série, des crétins inconscients balancés dans des bahuts, et bien que responsables étaient aussi très... irresponsables. Mais ça n'était pas que ça. 21 Jump Street était aussi une histoire d'amitié, avec ses hauts comme ses bas, et puis de dualité, et même si les personnages ne sont pas ceux de la série on retrouve ici tous ces ingrédients.
Les codes du lycée ont changé, les grosses brutes ont laissé place aux gars moins bas de plafond et les geeks sont moins lésés, ce qui évidemment permettra au personnage de Hill de réveiller une part de nostalgie et profiter de ce changement, alors que de son côté celui de Tatum se retrouvera sur la touche, ce qui évidemment provoquera un déchirement entre les deux amis.
L'effet aurait pu ne pas être crédible tant les deux acteurs sont opposés, et pourtant la fusion Tatum/Hill est immédiate, leur joie se ressent, c'est un vrai travail d'acteurs, mais aussi de collaborateurs, tous deux en étant co-producteurs, en somme un produit de potes qui s'éclatent, ce qui fait plaisir à voir, le buddy cop movie s'étant un peu embourbé ces dernières années, les duos fonctionnant la plupart du temps assez mal.

Au-delà de l'humour, ultra-présent, l'action sait montrer sa face lorsque c'est nécessaire sans non plus virer au blockbuster Hollywoodien. Pas d'esbroufes inutiles, un peu de bagarre, une pointe de course poursuite, une once d'explosion, et évidemment une grosse scène d'action finale, ceci étant quand même le minimum d'un bon polar qui se mérite, surtout lorsque celui-ci est estampillé Jump Street !
Référence volontaire ou non à South Park, quelqu'un aura le droit à une balle dans la bite, ce qui donnera l'occasion de placer la réplique de Cartman tirée de l'épisode Le Problème Chinois (les fans ne pourront pas louper ça).
Il est cependant regrettable qu'Ice Cube ait été casté pour jouer les commissaires blacks leader de la Jump Street, car Steven Williams, qui occupait le poste dans la série, aurait été très bien vu pour cette aventure qui consiste à relancer cette ancienne équipe d'infiltration (surtout que son dernier film étant un produit The Asylum, ceci lui aurait permis de revenir dans un vrai long-métrage), qui plus est d'autres étant revenus, dont Holly Robinson Peete... Il reste cependant un caméo inattendu, que l'on ne vous révélera pas, qui viendra à coup sûr faire hurler de rire ceux qui ont connu la série (en revanche les autres risquent quant à eux de ne rien comprendre).
21 Jump Street est donc le film que l'on attendait, mélange parfaitement dosé de comédie, de polar et d'action, n'en faisant jamais trop, parodiant la série originelle sans non plus la ridiculiser (à l'image de Strasky et Hutch). Un produit respectant sa source afin de combler aussi bien les fans que ceux qui y sont étrangers.
SlashersHouse
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le 4 juin 2012

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