De la série d'origine, je ne garde comme souvenir que le générique entraînant et les posters de Johnny Depp ornant les murs des chambres des grandes soeurs de mes potes. L'annonce d'une adaptation cinématographique me faisait plus peur qu'autre chose, dont le seul intérêt résidait dans le duo à la tête du projet, Phil Lord et Chris Miller, responsables du génial Tempête de boulettes géantes.
A l'instar de Starsky et Hutch version Ben Stiller, 21 Jump Street choisit l'orientation de la parodie, du délire pur et dur, de la déconne régressive. Un choix judicieux ou pas, je n'en sais rien, toujours est-il que le résultat est étonnamment sympathique, loin de la bouse annoncée, à condition cependant d'être dans un bon jour et de laisser son cerveau au placard.
L'humour ne vole pas haut, centré principalement sur la relation très gay-friendly entre les deux héros (aspect surligné au marqueur indélébile) et en dessous de la ceinture, Jonah Hill étant visiblement toujours obsédé par les bites, comme le laissait déjà entendre le grandiose générique final de Superbad. On sourit plus qu'on ne rit devant des vannes et des situations bien graveleuses mais relativement efficaces (les effets de la nouvelle drogue, sympa), placées sous le signe du "pipi-caca-prout-sperme".
Bien que largement plus à l'aise dans l'animation que dans le film live, Chris Miller et Phil Lord font le boulot, rythment plutôt bien un film dans le charme réside principalement dans la bonne humeur communicative d'un duo ravi d'être là. Dommage que les seconds rôles soient au choix fades ou affreusement sous-exploités (il y avait quand même mieux à faire avec Ellie Kemper), et que les caméos attendus tombent un peu à plat.
Un buddy-movie qui ne pisse vraiment pas loin mais qui reste un divertissement agréable à suivre, l'air de rien un peu irrévérencieux (on parle quand même de deux agents de police qui filent à boire et à fumer à des ados, et dont l'un d'eux à un début de romance avec une mineure), jouant malicieusement avec une Amérique devenu bien lisse et qui doit son capital sympathie en grande partie à sa décontraction.