" 24 Hour " est un faux documentaire de 2002 à propos de faits sociaux, musicaux et économiques vieux de 20 ans. Il y a un filtre pour faire "fin des années 70" au début, puis un autre pour faire "milieu des années 80", après l'épisode Ian Curtis.
" 24 Hour " est un (trop) long métrage post-moderne, ayant pour épicentre "Manchester", une sorte de "Dallas" situationniste duquel on aurait pris soin d'enlever la dimension fratricide – Morrissey en « J.R. Ewing » de l'indie music eighties venant taper le poing avec Rob Gretton sur le toit de l'Haçienda, cela n'eût pas manqué de panache.
" 24 Hour " montre Martin Hannett en producteur de génie, mais également en psychopathe, seulement il est vrai qu'on lui doit le "son" Joy Division – hommage lui est rendu. Après, pour comprendre que Joy Division n'était que le brouillon un peu mièvre de ce qui devint New Order, on ne peut pas se contenter de regarder ce film – il faut écouter les disques.
Shaun Ryder, autre acteur de premier plan de la saga ici narrée est tout aussi imbibé de psychotropes. C'est d'ailleurs soûlant : tout le monde est toujours défoncé dans ce film, sauf peut-être Tony Wilson lui-même, personnage central, premier rôle et méta-metteur en scène du mythe, suffisamment arrogant et sérieux pour ne craquer qu'à deux-trois reprises. N'empêche, l'enfoiré sort de l'écran pour parler de lui (et du-dit faux doc) à la troisième personne.
Ce cuistre de Wilson ne peut d'empêcher de citer les Classiques à longueur de temps. Mais pire, ce perfide, cet imposteur, pique l'allégorie de la Roue de la Fortune de Boèce à un clochard cultivé pour la ressortir une fois devenu présentateur de jeux télévisés – or, seul Ignatius J. Reilly présente les qualités requises en termes de décence, de théologie et de géométrie pour faire référence à ce chef d’œuvre de la littérature médiévale que constitue la « Consolation de Philosophie ».