La première question qui me traverse l’esprit en écrivant cette critique est : Comment être objective face au calvaire vécu par ce jeune homme ?
L’affaire Ilan Halimi avait secoué la France à l’époque et la secouera encore sans doute après ce film par des critiques aussi bien positives que négative.
N’ayant pas assez suivi l’affaire en 2006 ce film était pour le meilleur moyen de retracer les faits et de pouvoir visualiser cette terrible histoire. J’en suis ressortie satisfaite sur ce point.
On découvre différente type de personnes :
- La famille : Le père qui sera LE contact avec les ravisseurs et qui fera preuve d’un sang-froid remarquable.
La mère qui sera la plus touchée bien évidemment et qui remettra sans cesse en doute l’action policière
Les sœurs qui essayent de raisonner la mère
La petite amie d’Ilan qui sera à la base un contact avec le gang, mais sera écartée par la police car trop fragile.
Puis d’autres membres qui interviendront bien après l’enlèvement
- La police qui elle est emmenée par un commissaire divisionnaire intransigeant et compréhensif, disponible et réaliste.
Accompagné d’un psychologue de la BRI ils souffleront à Didier Halimi tout ce qu’il doit faire pour tenter de récupérer son fils vivant.
- Le gang des barbares.
Youssouf Fofana en leader réfugié en côte d’ivoire mènera sa troupe pour faire subir à Ilan un calvaire inhumain aussi bien physiquement que moralement.
Subissant des violences atroces à cause d’un appât féminin, il sera finalement laissé pour mort dans un bois non loin du RER.
Le film nous plonge donc dans une triste réalité ou le fond repose sur un besoin avide d’argent. Besoin inutile et non fondé. L’antisémitisme est clairement LA motivation du gang des barbares et de Fofana qui veut par cet acte passer un message. « Ce n’est pas un homme qui a été enlevé mais un juif ». Cette phrase en tout son sens met les convictions religieuses en avant, les juifs d’un côté et les musulmans de l’autre (la sourate du coran comme menace pour la famille).
On peut même y voir un soulèvement de l’éternel conflit israélo-palestinien.
Mais Arcady ne mentionnera jamais ceci, jamais. Il continuera de mettre en avant les échanges entre Didier Halimi et « Django » pour négocier un certain pécule.
Le 36 quai des orfèvres arrivera même à rassembler une somme pour un échange en n’oubliant pas de nous mentionner qu’en France on ne paye pas sinon on aurait des enlèvements tous les jours.
Un semblant de logique aurait été le bienvenu à ce moment précis pour nous expliquer pourquoi la dite somme a été proposée au gang des barbares, et soulève également une interrogation quant à d’autres affaires du même types.
A titre personnel, je pense que la police, se retrouvant face à une incapacité d’action et sans éléments nouveaux, a choisi de proposer cet échange afin de résoudre cette affaire.
Le film ne soulève que très peu le raciste alarmant de cette faire ou bien les motivations politiques ou sectaires de Fofana. Chose qui a mon goût aurait dû être mentionnée et était essentiel afin de mettre la pleine vérité sur cette affaire.
Car oui, Alexandre Arcady nous promets la vérité sur l’affaire Ilan Hamili mais c’est une vérité en demi-teinte, la vérité d’un cauchemar de 24 jours que la France a découvert à son terme.