Les producteurs donnent du crédit comme ils jouent au poker, sans cartes en main. En par-dessus tout, ils tentent de buffler le public dans ces conditions. Ce constat est déplorable et le réalisateur de « Hero Wanted » récolte les méandres d’une mauvaise distribution de scénarios. Brian Smrz tente tout de même de donner un souffle à ce film, où l’action serait le substitue qui compenserait les manques dans la narration. Hélas, la seconde casquette de cascadeur ne parvient pas à rendre l’aventure d’une rédemption entrainante, en plus d’une morale noyée dans un mauvais premier degré.
Red Mountain est une agence indépendante, où des tueurs à gages opèrent pour le compte de leur employeur. Certains sont des vétérans reconvertis pour plus de flexibilité et d’autres ne sont que des sbires, prêts à se faire fusiller pour le bien-être du visionnage. Travis Conrad (Ethan Hawke) est l’un de ces vétérans, rongé par le métier mais surtout par le passé où il resasse les moments intimes avec sa femme et son jeune fils. A partir de ce postulat, il est évident qu’une quête pour la rédemption sera à l’œuvre. Et sans tourner autour du pot, l’intrigue nous sert une escapade aussi prévisible que les promesses non tenues par le film. Basé sur le succès de la saga « John Wick », il y avait certainement un profit à tirer de cette expérience qui a réveillé le grand public. Or, la formule n’est pas aussi bien distillée que pour le célèbre tueur à gage, qui a mis la barre très haute. Pourtant, on ne cherche pas d’excuse et on travaille avec les outils en mains.
Le concept devait capter notre attention, ce qui se fait. Cependant, côté contenu, ce n’est pas la joie. Le potentiel s’effondre dès l’instant où le récit se prend trop au sérieux. Ce qui est à double tranchant lorsque qu’on manque de consistance dans la contextualisation et la mise en place des enjeux. 24 heures au plus pour se racheter, Travis épouse les armes pour un dernier assaut et une lutte bancale. Confus dès les premières vingt minutes, le récit poursuit avec un ton et une paresse d’écriture si banale qu’on perd patience.
Les interactions au sein de la société de tueurs est une souche à trahison et de complot. Il y a matière à pondre du concret, limitant des montées d’adrénaline… et il n’en est rien. Ce qui est dommage, car ce qui doit notamment séduire, c’est cette complicité entre ces tueurs. Un code d’honneur en ressort, mais la démarche de Smrz ne fonctionne malheureusement pas ici. Au cœur de la mêlé, on ne cherche pas à surprendre par la technicité, car on ne cherche pas à surprendre tout court. Le fil rouge se tisse au fur et à mesure que l’on saccade le rythme avec des traumatismes qui ne peuvent pas tout justifier. Cela a pour but de donner plus de corps à l’anti-héros sur ses derniers instants et de lui rendre justice, mais ni dans l’intention, ni dans les dialogues on ne ressent une telle crédibilité. « 24h Limit » est malencontreusement oubliable, sous ses faux airs de films d’action, n’essayant même pas d’atteindre le niveau de série B. Paresseux à ses heures perdues, l’intrigue est incomplète et ne suffit pas à rendre le divertissement acceptable, malgré toute la tolérance d’un bon public.