Considéré comme l'un des réalisateurs les plus polyvalents de sa génération, Danny Boyle s'attaque en 2002 au film d'horreur, chose peu surprenante de la part du metteur en scène anglais qui change de genre comme de chaussette. Ceci dit, le résultat est ici hallucinant. Basé sur un scénario atypique qui bouleverse les codes des films du genre, 28 jours plus tard instaure pour la première fois un réalisme bienvenu mis en image par un Danny Boyle inspiré filmant avec une caméra DV, rendant au film un aspect presque documentaire de ce chaos inédit.
Imaginée par le romancier Alex Garland (auteur de "La Plage", dont Boyle réalisa l'adaptation deux ans auparavant), l'histoire s'intéresse au réveil d'un jeune homme, sorti du coma et découvrant que le monde a été ravagé par une épidémie propre à la rage qui transforme ses victimes en véritables machines à tuer carnivores. Une histoire jouant forcément les relations humaines et les bassesses les plus extrêmes. Épaulé par une interprétation soutenue, de la révélation Cillian Murphy, saisissant, aux côtés de Brendan Gleeson et Naomie Harris, à l'effrayant Christopher Eccleston qui retrouve le metteur en scène presque dix ans après Petits meurtres entre amis, le long-métrage nous entraîne dans une puissante tourmente.
De plus, les scènes gore foisonnent dans cet univers dévasté à l'ambiance glauque et oppressante où tout est bien conçu pour nous faire frémir avec réussite. Violent et sans concession mais aussi touchant et prêtant à réflexion, 28 jours plus tard met un point d'honneur au cinéma de genre en y apportant un réalisme bienvenu qui prend le dessus sur le fantastique. Faux film de zombies mais véritable drame post-apocalyptique sanglant, un film d'ores et déjà culte que tout amateur se doit de contempler.