Chouette, je vais pouvoir caser Plaute
Voici une film étrange. C'est le sentiment particulier qui s'est imposé après avoir visionné, avec un poil de retard sur la sortie, cet opus mode "Zombie next gen".
Comme au final j'ai apprécié ce film, je vais commencer par ce qui m'a laissé sur le côté. Dans la seconde moitié nous nous retrouvons face à une bande de soldats paumés dont un officier désire entre autre se soulager et pourquoi pas relancer l'humanité au moyen de deux femmes qui ont eu la malchance de croiser leur route. Franchement, je n'ai pas adhéré. C'est malsain, mais sans l'être vraiment car ces femmes sont finalement relativement respectées. En fait je crois que soit il eut fallu y aller carrément dans le trash, soit cette approche aurait pu être oubliée sans nuire au film. Ces mecs qui veulent des femmes au bout de 2/3 semaines d'abstinence, franchement, ça n'a pas marché chez moi. De manière générale d'ailleurs, cette séquence militaire est la moins bonne. Pourquoi se terrer dans ce château assailli tous les soirs ? Vous disposez de véhicules, autant se barrer, non ? Et les munitions, ça ne risquerait pas de manquer ? Franchement, en terme de scénario, c'est léger. Second souci, l'ambiance. Franchement, à aucun moment, mais alors vraiment aucun, je n'ai eu peur. Pas le moindre frisson, pas la moindre surprise. Tout se déroule de façon finalement assez convenue, comme le passage obligé du sacrifice d'un des membres du trio initial, comme cette mort du père que l'on voit venir de loin, très loin, à l'instar de la fin du commando ou de cette fin bien belle et mignonne.
Après, il y a tout le reste, qui est réussi. Londres, magnifiquement morte et vide. Cette réflexion intéressante, mais aussi classique, sur la folie qu'il y a en chacun de nous. L'homme est un loup pour l'homme, oui, on le sait depuis Plaute mais c'est ici assez bien amené. J'ai beaucoup aimé aussi les fulgurance de violence, comme cet ami que l'on n'hésite pas à découper. C'est amoral, terrible, mais justifié. Le héros qui se ballade dans Londres vidée de vie et qui, lorsqu'il croise des billets de banque, s'empresse de les prendre, devant l'autel du capitalisme de la bourse, c'est génial ! Des zombies qui disposent d'un minimum de cerveau, c'est une bonne chose. La séquence de retour à la maison du fils, pour retrouver ses parents, c'est aussi très bon.
Un film qui commence de manière excellente, qui laisse entrevoir le meilleur pour finir plus modestement. Je pense que Boyle avait la matière à faire quelque chose de très grand mais qu'il n'a pas osé, ou voulu, aller vraiment au bout de l'essai. Un bon film tout de même, qu'il faut voir.
EDIT JUILLET 2013 : C'est le double effet Je suis ne légende + World War Z : +1 à ce VRAI film de zombie.