80 millions de dollars plus tard.
La claque de Danny Boyle ayant surpris son monde et rapporté dix fois sa mise, il était évident de voir débarquer une suite dans les plus brefs délais. Alors que l'on pouvait s'attendre à un vulgaire DTV au rabais capitalisant sur le succès de son aîné, ou au contraire, à une grosse prod' bourrine et décérébrée, cette suite quasi-directe va, elle aussi, créer la surprise. Shootée avec un véritable sens de la mise en scène (à quelques plans illisibles près) par Juan Carlos Fresnadillo (Danny Boyle se contentant de produire avec son scénariste Alex Garland), cette séquelle s'éloigne de la célèbre trilogie fondatrice de Romero, pour se rapprocher assez ironiquement de son plus confidentiel "The crazies", infectés, paranoïa, ambiance de fin du monde et gouvernement prêt à massacrer le peuple à l'appui. Mais plus qu'à un simple survival (ce qu'il est aussi), c'est surtout à un conte cruel initiatique que l'on va assister, où deux jeunes enfants porteurs d'un infime espoir devront traverser un parcours semé d'embûches, poursuivit notamment par une figure paternel affreusement pervertie. S'il est loin d'être parfait (léger manque d'émotion, seconds rôles pas assez étoffés, incrustations numériques pas toujours heureuses...), ce second opus reste une véritable petite pépite, rageuse, brutale, ultra-violente, souvent douloureuse (la relation d'amour / haine entre un homme et sa famille), magnifiquement interprétée (Robert Carlyle et Jeremy Renner en tête) et comportant plus d'une scène marquante (l'ouverture; le bombardement au napalm de Londres...). On pourra cependant préférer l'énergie brute du "28 jours plus tard" originel et sa punkatitude.