Aussi imposant que des couilles sur un plateau d'argent
Autant le reconnaître tout de suite, je n’ai pas du tout aimé (au point d’initier de sérieux doutes quant à mon sympathique souvenir du premier). Dans son intégralité, malgré quelques idées ça et là qui ont été totalement gâchées. Je dirais même qu'on est au niveau d'un Conan 3D. On passe sur l’esthétique, elle ne vaut même pas celle de son prédécesseur (l’amour des fonds verts), avec un petit effort pour les scènes de batailles navales qui recèlent un peu d’ampleur (en défiant toujours la logique, cela va sans dire). On voulait des affrontements bourrins et du sang. Et sur ces deux points, j’aurais du mal à attaquer le film, qui colle vraiment à son prédécesseur (quoique le sang, complètement surréaliste en bouillie à la fraise, finit par écoeurer). L’ampleur visuelle est identique, les ralentis sont encore plus nombreux et les perspectives toujours plus ambitieuses, passant de points de vues aérien au cœur de l’action quasiment sans transition. C’est tout le reste qui m’a littéralement fait rire jaune. Rarement la vulgarité d’un style se sera autant révélée, en faisant toujours les plus mauvais choix possibles. Je ne parle pas de mythologie ou d’Histoire, on a dépassé ce stade depuis bien longtemps. C’est par exemple les paires de seins. Dans 300, il y en avait (personne n’a oublié la levrette grecque à la sauvage), mais la scène avait un certain style, une petite classe, qui servait de paravent à la beauferie voyeuriste. Là… non. Même pas. Quand une gamine se fait violer, là on coupe, mais quand sa mère se fait défoncer par la garde sous ses yeux et qu’on filme ses lolos en 3D… Mais c’est du niveau de Piranha 3DD… Je ne peux ignorer dans ce contexte la scène d’action du film, où notre héros Thémistocle et la méchante soldate Arthemis se violent mutuellement lors d’une séance de négociation, et que l’enjeu de la scène est clairement de voir celui qui va baiser l’autre. C’est outrancièrement vulgaire, mais en terme de couille, ça se vaut. Et là, un gag au milieu de la scène. Tout le monde rigolait déjà du ridicule, mais là, ça explose. Et pourtant, le film reprend immédiatement son sérieux, et conclut la scène… Pourquoi cette scène de baise sauvage si c’est pour la sacrifier, sans le moindre style ? Dans cette ambiance, nulle besoin de dire que les enjeux humains se résument comme des combats de catch. On compte pas moins de 6 histoires de vengeance principales (une pour chaque personnage), ce qui en fait la pulsion humaine naturelle la plus exprimée avec le sacrifice pour la liberté. Vu que ce sont les grecs, c’est normal qu’ils parlent de liberté. Mais après nous l’avoir sorti une vingtaine de fois, admettons qu’elle ne signifie plus grand-chose. 300, la naissance d’un empire, c’est la beauferie d’une cause exposée sans passion et platement défendue par un tas d’incohérences qui tentent d’utiliser la virilité numérique pour faire passer sa diarrhée scénaristique sans qu’on y trouve à redire. Et il l’assume tel quel. Le film va donc diviser, entre ceux qui y verront une version débridée de son prédécesseur (le confrère cinéphile avec qui je l’ai découvert l’ayant mis à 7/10) et ceux qui ne supporteront pas d’être autant pris pour des consommateurs d’enjeux insipides. Car je place ce film dans la catégorie d’un GI Joe, en moins bordélique, mais clairement comparable dans sa vision du divertissement. L’une des rares bonnes idées, à savoir montrer l’histoire des protagonistes perses, est complètement sabordée par la genèse de Xercès d’une vulgarité incroyable, et la gestion calamiteuse de sa lieutenante au cours des affrontements maritimes laisse pantois. A titre d’anecdote, l’arme secrète des grecs se révèle être un joli moment de fou rire, et la mort de l’ami de Thémistocle… Je trouve qu’on critique beaucoup trop Marion Cotillard, vraiment trop… Et quand on entend des dialogues du calibre d’un « Tu te bas mieux que tu baises ! », on sait qu’on n’est pas chez les tapettes. Alors, soit on a complètement déconnecté le cerveau, soit…