Certes, 300 est un film culte. Personnellement, c’est un de mes films préférés et je ne dois pas être le seul, le film se classant dans les 250 meilleurs films de l’histoire pour le public (cf le site IMDB = la Bible). Des exemples de suite totalement ratés, j’en possède à la dizaine, Le monde perdu, le secret du coffre maudit, non seulement tous ces films n’ont pas été à la hauteur de l’original, mais en plus « la naissance d’un empire » était typiquement le genre de sous-titre foireux qui me faisait totalement peur. Je voyais arrivé le gros film d’action décérébré, là où 300 était une merveille d’équilibre entre le kitsch et l’épique.
Que nenni, si 300, la naissance d’un empire, n’aura probablement pas le lustre de son prédécesseur, goût de la surprise oblige, Noam Murro a su être assez intelligent pour tourner le film autrement, si bien qu’on ne sait pas vraiment lequel est la suite de l’autre. Le film est vraiment très intelligemment tourné avec de multiples références à 300 sans toutefois perdre quelqu’un qui ne l’aurait pas vu (si c’est votre cas, la FNAC la plus proche de chez vous ne demande qu’à combler votre besoin d’apprendre ce qu’est le vrai cinéma de mâle).
Dans le même temps, il y a donc cette recherche perpétuelle d’équilibre dont j’ai déjà parlé, entre plusieurs aspects importants de la saga 300 : batailles épiques, check. Personnages ultra musclés totalement mammouths, check. Répliques cultes et regards au loin, check. Rires, check. Effets spéciaux dantesques, check. Rétrospectives et perspectives, check. Cinématographiquement, je pense que le film est parfait : parfaitement découpé, parfaitement exécuté.
Néanmoins, le film n’a pas la dimension épique du premier volet. Trop sage ? Personnages manquants de charisme ? On ne remplace pas Léonidas comme ça, non ? A moins que ce soit l’effet « je vois des gens connus un peu partout » ? En tout cas, le film est probablement trop lisse, malheureusement. La bande-son est un peu légère par moments. On se retrouve à sortir du film par moments. Certains personnages ne sont pas bien pensés, je trouve également, notamment celui interprété par Eva Green, dont on a l’impression qu’elle est sorti exprès de Camelot pour venir casser la bouche à Testicules (301, la légende de Superplus Maximus pour ceux qui ne sauraient pas, celui-là est à réserver aux plus courageux d’entre vous).
Vous l’aurez compris, 300 la naissance d’un empire est vraiment un très bon film, porté sur des bases solides, un gros budget, d’excellents acteurs, du sang, du sexe, des discours, tout ce qu’on demande à ce genre de film. Tout sauf le petit surplus d’émotion, d’un petit truc épique, qui transforme les très bons films en chef d’œuvre, chose dont 300 n’était pas dénué. Le film reste un moment très agréable et je vous encourage à aller le voir.
La morale : Faire une suite d’un super film n’oblige personne à faire une daube. On est pas obligés de faire quasiment le même film en changeant l’intrigue et en gardant les protagonistes. Utiliser un script existant, le modeler, le retravailler, je veux dire, ça n’a pas l’air compliqué, non ? En plus, on peut payer des gens pour ça, c’est pas comme si Ivan Reitman devait se farcir les scripts de Ghostbusters 2 tout seul chez lui le soir après avoir fait à manger pour ses gamins et couché belle-maman. Donc voilà, une bonne suite, ça fait d’autant plus plaisir qu’on connait les personnages et qu’on les aime déjà.
La mention du critique : A l’ensemble du casting féminin. Mesdames, j’imagine que ça n’a pas dû être facile de tourner entourées de tant de bellâtres musculeux, probablement plus obnubilés par la gonflette que par la Grèce antique (je voulais faire un jeu de mot sur graisse mais je l’ai raté). Non, plus sérieusement, les deux personnages féminins sont magnifiques, et leur performance d’autant plus remarquable que le film n’est absolument pas là pour les mettre en valeur.