30 minutes de sursis par guyd
UN FILM PRÉCURSEUR
Alan, Sidney Poitier, étudiant et bénévole dans un nouveau centre d’aide téléphonique reçoit l’appel d’Inga, Anne Bancroft, au moment où elle tente de se suicider. Inga va mourir dans 30 minutes. S. Poitier essaye de la localiser, en même temps il apprend les raisons de son suicide. Elle risque à tout instant de raccrocher, va-t-il réussir à la garder en ligne et la sauver ?
J’aime bien ce film pour son suspense psychologique qui va crescendo, loin des grandes scènes d’action. C’est aussi un film intéressant parce que c’est le 1er film de Sidney Pollack qui s’est ensuite illustré avec de grands films comme on "achève bien les chevaux" ou "out of africa" et aussi du fait de la présence d’un acteur noir comme personnage principal dans un rôle original qui traduit bien le combat antiraciste en 1965.
Sidney Pollack est un ancien acteur (les acteurs le reconnaissent comme un des leurs et se sentent compris par lui) En tant que jeune assistant metteur en scène on lui confie d'ailleurs le role de "répétiteur d’acteurs",
Ce premier film traduit bien sa compétence de base: pas de prises de vue extraordinaires, pas de grandes scènes d’action, mais un film tout en dialogues pour l’essentiel dans le lieu clos de la cellule de crise.
Sidney Poitier est une des toutes premières stars noires (il est le 1er acteur noir à avoir reçu un oscar en 1963) il ouvre le chemin à la pléiade de grands acteurs noirs actuels : Samuel Jackson, Denzel Washington, Morgan Freeman... et Forest Withaker (qui joue dans "phone game" un film dont le thème est proche de 30 minutes). Dans bien d’autres films célèbres et antérieurs comme « la chaîne », il dénonce le racisme. Dans celui-ci, il ne subit aucune remarque raciste, son interlocutrice ne sait pas qu’il est noir. C’est juste un étudiant, intelligent, sensible, frustré, opiniâtre et il est là pour bien montrer, je pense, que les noirs sont des gens comme les autres et ce n’est pas anodin.