Si je vous dis un film d'horreur français se passant à Noël réalisé par le frère de Francis Lalanne avec une chanson de Bonnie Tyler et un enfant avec une coupe mulet pour héros vous me répondrez ? Sans doute "kamoulox" dans un premier temps, puis "navet" dans un second temps, quand vous aurez surmonté le choc qu'un tel film puisse exister. Et vous n'aurez que peu d'occasion de vous tromper à ce point !
Dans 3615 code père Noël, un homme, suite aux multiples rejets qu'il subit de la part des enfants, disjoncte complètement en s'attaquant au rejeton d'une patronne de magasins de jeux le soir du 24 décembre. C'est ainsi que Thomas de Fremont, 9 ans surdoué et ultra astucieux, devra affronter dans une partie de cache-cache sanguinaire un père Noël psychopathe. Il pourra heureusement compter sur le soutien limité de son grand-père bigleux et diabétique.
Il y a des jours où il nous arrive au hasard d'une page facebook ou d'une discussion de déterrer des films oubliés de tous. 3615 code père Noël fait partie de ses pépites disparues. Prenez Maman, j'ai raté l'avion (sorti la même année) mixer avec Vendredi 13 et vous obtiendrez un film de suspense/aventure/horreur oscillant d'un bout à l'autre entre peur et rire.
Avec un univers bien particulier digne des meilleurs moments des Goonies, le film nous fait voyager dans un château gigantesque aux multiples passages secrets et pièges en tout genre. Même le temps n’épargne pas cette immense demeure gothique qui semble évoluer dans un autre plan d’existence comme complètement coupée du monde réel. Égaré dans ce dédale burtonnien, personne ne vous entendra crier, à part un Santa Claus démoniaque.
Malgré son côté douche écossaise, 3615 code père Noël reste un film très humain et touchant. La relation fusionnelle entre un petit fils et son grand-père, brillamment interprétée, apporte cette incroyable chaleur humaine que nous attendons tous d'un bon film de Noël (assez rare malheureusement). Parce qu'au final, le vrai sujet du film, qui n'est pas juste un défouloir macabre, est celui de la perte d'une croyance.
Critique complète ici : http://versus-critiques.over-blog.com/2020/12/3615-code-pere-noel-de-rene-manzor-1990.html