Ca commençait plutôt bien
Les Lyonnais et la série Braquo m'avaient beaucoup plu, ils m'avaient même convaincu qu'Olivier Marchal, ancien flic, était l'un des meilleurs dans son milieu. Parce qu'intenses en rythme, parce que crédibles et bien ficelés.
Ici j'ai plongé avec plaisir dans l'univers senteur cuir de ces grands flics dès le début, pour l'ambiance toujours. Un bon départ qui laissait présager une montée en puissance dans l'intrigue. Mais tout ceci s'est arrêté au bout d'une demi-heure, quand le polar sombre et prenant a laissé place à une heure de mélodrame mollasson...
Je m'attendais à voir 2 commissaires divisionnaires se tirer dans les pattes pour être celui qui stoppera en premier le gang des braqueurs jusqu'alors invincible, en vue d'acquérir le poste de big boss du département de la police: j'ai badé. Le centre d'attention de départ est détourné au profit d'un conflit d'intérêts personnels entre les personnages de Gérard Depardieu et Daniel Auteuil, au demeurant très convaincants.
Beaucoup de mélo donc, pas mal de bla bla et peu d'action, outre la remarquable scène de fusillade près de la voie ferrée, extrêmement bien filmée pour le coup ! Et tant qu'on est dans les bons points, relevons aussi la mise en scène assez réussie, avec des tons lugubres et une atmosphère sombre. Un espace de jeu qui installe les acteurs dans les meilleures conditions pour exploiter un vocabulaire cru propre au flic rôdé et bougon.
Et d'ailleurs pour ce faire Olivier Marchal s'est bardé d'un casting impérial: André Dussolier, Roschdy Zem, Valéria Golino, Anne Consigny, Daniel Duval, Vincent Moscato, Guy Lecluyse... Hélas, beaucoup de monde et peu de bruit au rendu pour ce polar certes cohérent dans l'ensemble et très bon techniquement, mais qui patine en longueur en déviant des codes du genre...