Non assistance à société en danger
J'ai décidé d'être très généreux avec ce film, malgré les évidents défauts qui rendent parfois son visionnage pesant, ennuyant et même irritant quand il s'agit de l'éternel histoire d'amour qu'on vient nous resservir en sous-intrigue (avec une Sophie Quinton peu convaincante).
Mais à part ça, il me semble d'utilité publique de prêter attention au message que Belvaux véhicule ici et qu'il filme en plus de très belle manière !
Car, connaissant Le Havre, je peux vous dire que c'est loin d'être la ville la plus resplendissante de France, même sous la lumière des réverbères et je tire mon chapeau au réal d'avoir su tirer le meilleur des lignes architecturales de cette ville!!
Donc, le propos, il est tout simple et pourtant si peu traité dans le cinéma moderne, c'est la lâcheté humaine, l'individualisme dans lesquels une population est capable de se jeter comme un seul homme, par peur et par confort.
Belvaux réussit à faire entendre les 2 points de vue pendant tout le film, entre un procureur qui philosophe et qui réussit à tous nous faire douter, et un Yvan Attal, héros Dostoïevskien, qui persiste et signe dans la culpabilité.
Enfin quel plaisir de retrouver Nicole Garcia actrice, malmenée elle-même dans un rôle de journaliste, métier pourtant peu scrupuleux à faire la Une.
Belvaux crée un bon malaise chez le spectateur qui ne sait plus très bien ce qu'il aurait fait à la place des 38, et termine son film par une saisissante scène de reconstitution !
Alors oui, ce genre de silence, c'est la honte, c'est condamnable car si ici, on ne traite que d'un fait divers, il n'empêche que ce genre de logique de réaction peut nous mener jusqu'à des massacres de minorités dans la plus grand impunité, ça s'est déjà vu et même en France...
Nous ne sommes pas des moutons et personne n'est à l'abri de se retrouver sans vie dans un couloir d'immeuble, alors rappeler le sens civique de temps en temps me semble tout à fait utile et nécessaire