Allez savoir pourquoi, dès qu'une poubelle brûle, dès qu'un gus bourré se croûte en bagnole, dès qu'un couple se fout sur la gueule, c'est pour ma pomme. Je n'y échappe pas, me voilà témoin de ce que je n'avais rien demandé, me voilà le combiné sur l'oreille jusqu'à l'arrivée des pompiers. C'est dire qu'un film comme "38 témoins" était fait pour moi.
Après avoir décrit les rouages d'un kidnapping ô combien médiatique avec "Rapt", Lucas Belvaux signe une sorte de variation autour du "Fenêtre sur cour" de sir Alfred, à la différence que Belvaux délaisse le suspense théâtrale pour une approche réaliste et ancrée dans un contexte social, s'attardant sur des personnages qui, contrairement à ce voyeur de Jimmy Stewart, n'ont jamais cherché à être témoins d'un meurtre.
Si l'on regrettera un côté trop verbeux et un brin ampoulé, "38 témoins" reste une réflexion intéressante sur la lâcheté et la culpabilité, laissant le spectateur face à sa propre morale, posant cette question simple mais complexe: "Et vous, qu'auriez-vous fait ?".