Pas revu depuis douze ans, j'avais un peu peur d'être beaucoup plus sévère qu'à sa sortie tant les critiques ne sont souvent pas tendres avec « 3 amis ». Et pourtant, j'ai de nouveau apprécié passer 90 petites minutes en compagnie du trio. Alors nous sommes tous d'accord : Michel Boujenah n'est pas un grand créateur d'images, restant souvent au niveau du téléfilm correct. Sauf que lui a le sens des situations, des dialogues : même un peu tiré par les cheveux, même un peu lourdaudes à plusieurs reprises, il y a une réelle sensibilité dans ce portrait de quadras aussi paumés qu'attachants, auxquels il est aisé de s'identifier.
Après, en regardant bien, que ce soit dans le propos, le déroulement, nous restons souvent en terrain connu : rien de réellement surprenant. Mais il y a une certaine authenticité, un plaisir à les voir s'engueuler, se réconcilier, se retrouver, même la construction du récit, la « mélancolie douce » l'accompagnant le faisant sortir du tout-venant, l'interprétation, des premiers comme des seconds rôles (Pascal Elbé, vraiment touchant ici, l'irrésistible et beaucoup trop rare Annelise Hesme ou l'adorable Constance Dollé en tête, sans oublier Philippe Noiret dans ce qui sera son ultime apparition), s'inscrivant bien dans le ton de l'œuvre. Sympa, pour ne pas dire charmant.