Bons Baisers d'Ebbing, Missouri

Au niveau de la gestion du comique Martin McDonagh n’a plus rien à prouver, après Bons Baisers de Bruges (7 Psychopathes que je n’ai pas vu) et maintenant 3 Billboards, il montre qu’il gère ça avec une parfaite maîtrise, capable de nous donner envie de pleurer pour nous faire rire juste après et surtout, capable de rire sans forcer sur des situations qui habituellement ne s’y prêtent pas. Il ne touche jamais à la blague de trop et certaines situations sont parfois tordante, pourtant le film traite un sujet très sérieux, mais l’humour noir y est tellement efficace qu’il en devient une véritable leçon de gestion.

Mais il ne faut pas oublier le caractère des personnages et leur personnalité, on se concentre sur Mildred (Frances McDormand), femme célibataire qui a perdu sa fille, violée et tuée par un homme encore inconnu. Et là le film offre une autre facette, il parle de ces affaires non résolues dont on entend (malheureusement) parler chaque année et du besoin de réponses que ces horreurs peuvent amener. Elle pose 3 panneaux pour faire bouger la police, ce qui, bien sûr, n'est pas du goût de tout le monde, sauf qu'ici il n'y a pas de méchant ou de gentil, le shérif Willoughby (Woody Harrelson) - mais pas que - se dévoile pour laisser place à un homme bien différent de ce à quoi l'on pourrait s'attendre. Le film développe une petite galerie de personnages intéressants, pour chacun bouleversants de vérité.
C'est à travers ces personnages qu'il va aborder un bon nombre de thématiques, le viol, la vengeance, la guerre, le suicide, les pressions, le racisme, l'homophobie aussi, l'espoir etc.

Au fond l'enquête n'est pas le centre du film, mais plutôt le prétexte pour nous offrir une réflexion et nous pousser à voir au-delà des apparences, pris d'affection même dans les plus mauvais moment, souvent drôle et aussi émotionnel, il est une belle réussite pour Martin McDonagh qui donne envie de le voir plus souvent.