Après l’énorme « In Bruges », et l’agréable, quoique limité, « 7 Psychopaths », Martin McDonagh revient de la plus belle des manières, signant avec « Three Billboards Outside Ebbing, Missouri » (on taira le titre francophone, digne d’un téléfilm du dimanche) un des incontournables de ce début d’année.
Ebbing, Missouri. Petite ville américaine insignifiante comme il y en a tant d’autres, un trou perdu dans lequel il ne se passe pas grand chose. De ne rien faire, c’est justement ce que reproche Mildred Hayes (Frances McDormand) à la police locale, quand, 6 mois après la mort de sa fille « violée alors qu’elle agonisait » , l’enquête est toujours au point mort…
Sous le couvert d’un faux polar, le film met en scène la colère d’une femme, dont la quête oscille entre justice et vengeance. L’humour noir et décalé présenté par le film n’est pas sans rappeler le tragi-comique propre à l’univers des frères Coen dont l’influence est indéniable. Le film garde néanmoins son identité propre, celle d’un film vrai, simple et humain. Les différentes facettes de l’Amérique profonde y sont décrites, des plus légères aux moins reluisantes. L’écriture du film, de par sa justesse, évite néanmoins toute trace de manichéisme.
A l’instar du film, le casting est excellent. Frances McDormand (Midred Hayes) est majestueuse en femme forte quoique brisée à l’intérieur. Woody Harrelson (Chef Willoughby) est touchant en chef de police compréhensif quoiqu’impuissant. Sam Rockwell signe également une grande interprétation, en flic raté et loser sadique quoique plus complexe qu’il n’y parait. On prend également plaisir à retrouver Peter Drincklage en nain alcoolique (oui oui, encore) et émouvant par moment.
Pas grand-chose à redire donc sur ce film, couronné qui plus est d’une très bonne bande son qu’on prend plaisir à réécouter. Sans conteste pour moi le meilleur film de ce début d’année, et dont on n’a pas encore fini d’entendre parler. Après les quatre Golden Globes déjà décrochés, on attend avec impatience la suite des festivités.
Restr0ke, pour le Cineforum