La voix du démon est douce à l'oreille. C'est ce que Stephen King écrivait dans son roman BAZAAR sur la population de Castle Rock. Et je ne peux m'empêcher de penser à ce livre après avoir vu Les Panneaux de la Vengeance. A Stephen King et aux frères Coen. Dans leur façon de dépeindre une communauté, et de rendre attachant l'infréquentable, avec des touches d'humour noir dévastatrices.
Pour y parvenir, Martin McDonagh s'est entouré d'un casting exceptionnel. Mais au-delà de leur talent individuel, c'est leur travail collectif qui est à saluer : Ils parviennent, chacun à leur manière, à élever le niveau de leurs partenaires.
Ce film n'a rien d'une enquête policière, c'est une tranche de la vie d'écorchés vifs (brûlés vifs ?), un voyage de 115 minutes au bout de l'enfer (c'est les autres). Ici, aucune destination à gagner, aucun accomplissement à atteindre, alors ne tombez pas dans le panneau, et laissez vous embarquer (mais pas par la sympathique police d'Ebbing). C'est comme cela que vous apprecierez le film.