Je n'ai pas vu le film original de 1957 dont je fais ma critique en considérant l'histoire de ce film comme original.
Un film qui commence très fort, le feu dans un bétail, une explosion, un Christian Bale visage marqué en mari et père de famille ayant son terrain tentant de sauver ses bêtes comme il peut.
Peu après, Russell Crowe, dans une intrigue parallèle, braque tout en observant une diligence.
Le film est très bon : James Mangold sait vraiment filmer utilisant la steadicam pour faire des plans originaux et le montage est efficace, il y a une patte dans la réalisation. On ne voit pas vraiment passer les deux heures (peut être vers la fin dans la chambre d’hôtel, est ce un peu trop long) : l’histoire est sympa à suivre, les personnages bien typés, bien que celui de Bale soit un peu trop cul-cul la praline et moralisateur tout en conservant une part de mystère et celui de Crowe s’humanise petit à petit
: il a tué plein de gens mais se justifie, car il a un code d’honneur, derrière ses airs de bad boy : se planque un gars qui refuse qu’on manque de respect à sa mère (et le perso de Peter Fonda va vite le savoir).
Ce qui est très intéressant à suivre, c’est la relation entre deux hommes moralement opposés mais écorchés tous les deux par la vie, avec des valeurs bien à eux, bien qu’ils se détestent (surtout celui de Bale envers celui de Crowe), il y a une forme de respect entre eux : chacun sauvant finalement la vie de l’autre. Le perso de Crowe respecte et admire de plus en plus celui de Bale, tandis que le dernier est insupporté par le sadisme et l’égo-trip du premier, mais ne peut s’empêcher aussi de l’admirer, de le respecter : parce qu’en fait il n’est pas si méchant que cela, le voyant répugné par des meurtres de femmes et d’enfants.
D’ailleurs, la toute fin, dont je ne dirais rien, sert le cœur, car le film évoque aussi la relation père-fils.
« 3 heure 10 pour Yuma » est un western – genre que je ne connais pas vraiment – même dans la musique très intéressante de Marco Beltrami : reprenant celles du genre comme celles d’Ennio Morricone, tout en alternant avec des accords minimalistes, émouvants.
Quoi qu’il en soit, j’ai aimé ce film pour son histoire, la complexité et les motivations de ses deux personnages principaux, la qualité de l’interprétation : Crowe en fait des caisses mais ça le fait et Bale en retenu, effacé presque est très bien aussi, Dallas Roberts est irrésistible et Ben Foster fascinant.