Je ne peux pas le nier, j'adore les comédies américaines, ma critiquothèque en est remplie. D'ailleurs cette critique va le rappeler à renfort de liens. Avant de devoir parler de la triste réalité : ce film est mauvais. Mais je vais trop vite.
J'aime la comédie américaine, donc. Qu'elle soit plus ancienne ou plus récente. Mais j'affectionne particulièrement celles entre les années 1990 et 2000, celles de Judd Appatow et de ses potes, de Kevin Smith, et tant d'autres encore. Un humour gras et appuyé mais qui en dit aussi beaucoup sur le monde actuel.
Alors quand in s'agit de parodier toute cette vague de comédies sorties dans les années 2000, pourquoi pas. Mais, malheureusement, depuis vingt ans la parodie américaine au cinéma s’est perdue, se contentent de rajouter toujours plus de références sans réfléchir à leur emploi, avec une certaine tendance à aller vers un humour gras et facile. Comme si on ne savait plus rire de tel genre, de tel film. Comme si le recul nécessaire n’était pas pris. Le genre est à la peine, quand il n'est pas au fond du trou.
Et ce film est encore moins que folichon.
Ceci dit, contrairement à d'autres, il propose une vraie histoire, bien que calquée sur les modèles qu'elle parodie, il ne s'agit pas que d'une compilation de sketchs mal reliés entre eux. Andy a la quarantaine et est toujours puceau. Ses amis se moquent de lui, évidemment. A une soirée, il croit perdre enfin sa virginité, mais c'est un ami qui couchera avec la fille. Cette dernière est enceinte et croyant que c'est Andy le responsable lui demande d'assumer ses responsabilités.
Le film mêle donc les histoires de 40 ans, toujours puceau, En cloque, mode d'emploi, Supergrave et Sans Sarah rien ne va. De bons films, mais des comédies. Comment se moquer de ceux qui se moquent ? Un bon film userait de répartie, il y aurait du répondant. Comme un gamin à courts d'idées qui répèterait les paroles précédentes, le film de Craig Moss ne fait que décalquer, son seul apport est d'appuyer sur le trait.
Comme si cela n'était pas suffisant, le film propose aussi de nombreuses scènes parodiant d'autres succès de la pop culture. Comme celle sur ce show pourchassant des prédateurs sexuels. Quelle ambiance. C'est une fois encore fait sans talent, avec une lourdeur pénible.
Comme toujours, on retrouvera quelques gags qui s'élèveront contre la médiocrité générale, qui déformeront notre rictus crispé en léger sourire peiné. Mais si je n'ai rien contre l'humour un peu lourdingue, il faut bien comprendre à quel point le film se vautre dans la parodie sans talent, dans l'imitation outrancière au lieu de détourner efficacement.
Le titre en VO, The 41-Year-Old Virgin Who Knocked Up Sarah Marshall and Felt Superbad About It, est bon, ceci dit. Il dit tout. Vous avez le meilleur gag, lisible en une fraction de secondes, sans besoin de regarder le film.