Boudé à sa sortie, une sortie maintes fois retardée en raison de problèmes de production, 47 Ronin s'inscrit en quelque sorte, dans le volet asiatique de Keanu Reeves, après un bref passage en tant que réalisateur dans Man of Tai Chi.
Carl Erik Rinsch, réalisateur novice mais ayant démontré des talents visuels certains dans son court métrage The Gift, s'attèle à une tâche sans doute trop lourde pour ses épaules, la logistique d'une telle superproduction ne pouvant se permettre des aléas de planning ou autres caprices. Autre problématique majeure, l'histoire qui s'oriente Heroic-fantasy, s'éloigne de la véritable légende de 47 rõnins ou 47 samurais, ce qui évidemment ne manqua pas de contrarier les puristes. Nous sommes ici dans un imaginaire empruntant à celui de Miyazaki avec quelques créatures chimériques bien sympathiques ou autres sorcières. Le film est à l'image de son protagoniste principal, Hybride, nous présentant une histoire plutôt manichéenne, remplie de poncifs et cousue de fils blancs destinée à un public occidental, mais se laissant suivre dans un rythme plutôt agréable.
Ma première impression en 2013 avait été mitigée, trop d'attentes et un retour de Keanu Reeves dans une production survendue avait fini par le condamner à l'avance. Étrangement, en le revoyant en 2021 sur la fameuse plateforme de streaming, il me semble finalement honnête et ressort même du lot ! Certains plans sont à la limite du cliché, le réalisateur abuse nettement des pétales de sakuras, un Japon idéalisé pour le profane, mais l'ensemble n'est pas déplaisant. Le début avec la traque de la créature de la forêt et le duel face au géant restent les meilleurs passages. Hiroyuki Sanada spécialiste des films de Samouraï (Sankukai, Le dernier Samouraï, Wolverine le combat de l'immortel) remplit son contrat sans broncher.