48 heures de plus fait partie de ces suites que je considère comme étant à la hauteur de leur modèle. Bien entendu, on pourra lui reprocher de reprendre exactement la même formule et de proposer une histoire (une fois les tenants et les aboutissants tous connus) tirée par les cheveux mais le résultat est vraiment très efficace. À défaut d’originalité, cette suite se révèle plus nerveuse que son aînée avec de la casse à tous les étages et des scènes d’action qui rappellent que Walter Hill est un fan assumé de Sam Peckinpah. Drôle, enlevée, rythmée, on ne s’ennuie pas une seconde. Si certaines scènes se contentent parfois d’être des relectures du premier opus (celle dans la boite de nuit par exemple), elles le sont avec intelligence comme si cette suite était une variation totalement assumée. La reprise du thème musical signé James Horner semble également créditer cette thèse.
Paresse certainement diront certains pour renouer avec un succès presque acquis d’avance mais aussi intégration de nouveaux éléments qui feront le succès des films des années 90 comme le premier annonça les buddy-movies des années 80. Moins tendu que son prédécesseur, plus proche de l’esprit de L’Arme fatale, le film repose davantage sur les épaules d’Eddie Murphy même si Nick Nolte est, une nouvelle fois, vraiment excellent dans son rôle d’armoire à glace qui ne craint pas de s’ébrécher. Le duo fonctionne encore à merveille et est agréablement délesté d’intrigues sentimentales souvent préjudiciables. Les bonnes gueules de méchants et de faux jetons de ces années-là sont, par ailleurs, une incontestable plus-value.
On peut s’étonner de constater que les critiques sont globalement très mesurées voire très sévères avec un film qui maîtrise pourtant des codes qui ont fait la réussite d’un cinéma aujourd’hui disparu. Une suite vraiment divertissante, percutante et amusante, qui est certainement aussi, bien malheureusement, une des dernières réussites de Walter Hill qui a, par la suite, peiné à retrouver le chemin du succès.