Un sous-marin Allemand perdu coulé près des côtes canadiennes a laissé une poignée d'hommes sur la terre ferme. Ces derniers vont devoir parcourir des milliers de kilomètres, sans argent ni nourriture, poursuivis par toute une nation et ce afin d'atteindre les Etats-Unis neutres et espérer un jour rentrer chez eux... Voilà qui, quelques années plus tard et sans rancoeur excessive aurait fait un film des plus palpitants...
Malheureusement, nous sommes en 1941 et ceci n'est que la trame d'un film de propagande forcément un poil lourdingue.
Alors, les Allemands sont disciplinés, durs au mal, mais débiles, ils font des "Heil Hitler" un peu partout, s'essaient même au meeting nazi au milieu d'une communauté de sous-Amishs, et ont pour tare principale le fait de ne pas croire en la Bible...
C'est dommage, l'histoire est improbable, bien filmée, bien rythmée, les paysages d'origine sont superbes, il y a un boulanger, un écrivain-dilettante, des hot-dogs, un peu de police montée, des Eskimos, et plein de trucs chouettes...
Comme nous faisons dans la grosse machine, les stars du moment donnent de leur personne, pour le meilleur et pour le pire. Si Leslie Howard est très bien en décadent démocrate auto-proclamé, Laurence Olivier en fait des tonnes en Canadien-Français à l'accent abominable et à la chemise locale et c'est franchement pas terrible... Il y a une ou deux couches sournoises de propagande supplémentaire anti-indépendantiste, tant qu'à faire, d'une pierre deux coups, les Britons !
Le film connaîtra un grand succès, passera même par les oscars et permettra à Pressburger et Powell de produire et réaliser pour Archers les films que l'on sait...
Néanmoins, avec le recul et malgré leur réputation de sportsmen, les Rosbeefs font preuve à la fin du film d'un manque de fair-play particulièrement condamnable.