Sorti l'année de fin du calendrier Maya, année de grande créativité pour les films eschatologiques (Melancholia de Lars Von Trier, Contagion, ou encore 2012), 4h44 Dernier jour sur Terre oppose à la panique de ces films grandiloquents la douce mélancolie d'un petit film d'intérieur, en se posant une question simple : qu'est-ce qu'on fait quand tout va disparaître, et que plus rien ne compte ?
Abel Ferrara oppose aux explosions la douceur des étreintes d'un couple d'artistes new yorkais, qui en se frottant l'un à l'autre touchent à ce qui fait l'humanité au premier sens et au plus simple, à savoir les capacités des cinq sens. Si comme dans les films catastrophe, il montre des JT affolés et des gourous parlant à leurs fidèles, c'est plus une musique de fond qui englobe le couple qu'un élément scénaristique central, les mettant au centre d'une humanité paniquée mais unie comme jamais elle ne l'a été.
Cette petite musique intime, celle du couple comme dernier bastion d'une humanité sur le point de disparaître, prépare le terrain pour la magnifique ascension finale : ce qui reste, quand tout disparaît, c'est l'affirmation incontestable et éternelle que des Hommes se sont aimés.