L'apocalypse selon Saint Abel
Un film sur la fin du monde ? Encore ? Oui, mais cette fois ci, pas de Bruce Willis ni de Will Smith, pas de CGI à toute berzingue, pas de prophétie biblique propagandiste. Juste un couple de bobo (mais genre bobo puissance 10. Genre bouddhisme, art abstrait, bouffe chinoise et loft new-yorkais) qui attend patiemment la mort. On a tellement bouffé de blockbuster qui montraient l'apocalypse sous toute ses formes et de manière la plus spectaculaire possible (dans le style "qui a la plus grosse"), que quand Abel Ferrara déboule avec son petit huit-clos tourné de manière hyper sobre, on ne peut qu'apprécier cette merveilleuse bouffée de fraîcheur dans le paysage cinématographique actuel.
Pas de spectaculaire, donc pour ce film qui préfère se concentrer sur les dernier moment de l’existence plutôt que sur l'apocalypse en lui même. Chacun s'occupe comme il peut. Certains baisent, d'autre se droguent, se saoulent, se suicide, peignent, regardent la télé, font des adieux à leur proches, etc... Ces réactions beaucoup plus humaines que celle de vouloir sauver la planète, sont tantôt émouvante, tantôt pathétique et cruellement matérialiste. C'est cette humanité qui nous touche au plus profond de nous même, à tel point que l'on se demande souvent au court du film, comment réagirions-nous face à une telle situation. Au fur et à mesure que l'heure fatidique approche, la tension monte,l' excitation et la sérénité face à la mort fait bientôt place à la panique et à la peur. Les dernières minutes du film sont tout simplement splendide.