50/50 était vraiment un choix à l'aveugle. J'avais peu entendu parler de ce film, et encore moins de son réalisateur, Jonathan Levine – dont je n'ai vu que le moyen Warm Bodies. Et après visionnage, le ressenti est véritablement mitigé.
À la fois drame et comédie, le balancement se maîtrise vraiment mal entre les deux genres, selon moi. Un jeune homme qui a un cancer, et les répercussions de sa maladie sur son entourage proche, c'est un sujet qui demande à être traité avec beaucoup de subtilité. L'adage selon lequel on peut rire de tout me semble véridique. En revanche, il faut le faire bien – et l'inconvénient majeur de 50/50, est son incapacité à gérer l'aspect humoristique du sujet. Il faut bien l'avouer, le film se scinde en deux parties – et la première est d'une lourdeur sans nom. Entre un personnage principal qui peine à accepter ce qui lui arrive, et se laisse marcher dessus tout du long, des personnages secondaires clichés et opportunistes, on peine à compatir pour l'histoire un peu triste, du jeune homme atteint d'un cancer et perdu dans sa manière de gérer tout ça. La seconde moitié du film (ou plutôt, les quarante dernières minutes) rattrapent cela – le drame est plus appuyé, l'humour se fait plus fin, moins gras. Il y a un peu plus de finesse dans l'ensemble, et il était temps.
Point de vue casting, il est bon. Anjelica Huston n'est plus à présenter, et je regrette que son personnage ne soit pas plus présent à l'écran. Elle – et Serge Houde, le père d'Adam (Joseph Gordon-Levitt) – sont, à mon sens, un couple extrêmement intéressant, qui aurait mérité d'être approfondi. Pendant la première heure du film, Seth Rogen est une énorme caricature, à la lourdeur sans équivoque. Il se rattrape pourtant dans la seconde partie du film (selon mon scindage, les 40 dernières minutes). C'est un plaisir de le voir un temps soit peu plus dramatique, et sa relation avec Adam prend un nouveau tournant après la première heure, elle devient plus sincère et plus agréable à regarder. Le véritable atout de ce film, niveau casting, c'est Anna Kendrick : touchante, juste et adorable, ses scènes avec Joseph Gordon-Levitt sont de petites perles dans tout le film, et une bouffée d'air frais super agréable. L'acteur principal en lui-même répond au cahier des charges. Il tient son rôle avec autant de justesse que possible, offre une prestation convenable, mais il peine à émouvoir. Est-ce parce que sa condition de malade n'est pas approfondie, physiquement parlant – pour servir le côté comédie, et ne pas tomber dans le pathos, ce qui est honorable – ou simplement parce que l'écriture du personnage ne lui offrait guère de champ libre ? Aucune idée. Ceci étant, ce n'est pas son meilleur rôle, ni sa meilleure interprétation.
Ce film ayant été un petit visionnage de soirée tranquille, je n'avais pas de grandes attentes – et tant mieux ! Il offre un divertissement agréable, mais quelque chose manque. Est-ce le drame pas assez appuyé, ou au contraire le comique pas assez fin ? Le réalisateur a du mal à choisir entre les deux personnalités de son œuvre, et du coup, on peine à s'attacher à l'une, ou à l'autre. En ressort une frustration désagréable, sur un thème qui aurait mérité un plus grand approfondissement.