Alors qu'Intouchables cartonne dans les salles françaises et devrait exploser la barre des 10 millions de spectateurs assez rapidement, un autre film sur le thème de "la maladie est-elle soluble dans l'amitié?" débarque sur nos écrans. Sans grand espoir de réitérer la même performance.
C'est quand il apprend que l'un de ses proches amis (et scénaristes) est atteint d'un cancer que Seth Rogen a l'idée de mettre en route cette comédie sur la maladie. Lier le rire de la nouvelle comédie américaine (dont Seth Rogen est l'acteur phare) à la maladie, c'est exactement ce qu'avait tenté Judd Apatow avec le très beau Funny People (2009). Seulement voilà, là où Judd Apatow dressait un portrait du comique en mélancolique esseulé et faisait de la maladie un pur symbole de son mal intérieur, Jonathan Levine ne parvient pas à dépasser le premier degré du cancer.
Dans Funny People, le rire et la souffrance étaient immanquablement liés pour créer une sorte de comique malaisant. Dans 50/50, le rire ne fait qu'alterner avec le dramatique comme s'il s'agissait d'atteindre un équilibre des émotions un peu faux, un peu fabriqué. Récit sur l'amitié en forme de Bromance (Bro-Romance), 50/50 ne parvient pas à décoller du discours qui sous-tend son ensemble: l'amitié, franchement, ça peut sauver la vie, tu vois. Alors que le seul fil scénaristique tient en deux questions d'un ennui profond (Mourra? Mourra pas?), le film ne sait pas (ne veut pas) dire autre chose que cette morale banale et plus efficace qu'un quart de Lexomil: Le goût de la vie peut mettre la pâtée à la peur de mourir.
Le film ne profite même pas du talent extraordinaire de Seth Rogen et va jusqu'à lui faire l'offense d'un formatage mélo-mièvreux aseptisant chacune de ses vannes. Au final, 50/50 n'est qu'un petit film à l'esprit Sundance de plus, pataugeant dans son académisme. Et c'est regrettable.