Quelle déception.


Ça commence tellement bien. Bon, l'intro est un peu longue mais la situation-concept promet un bon thriller en perspective. Et puis non. On s'aperçoit assez vite que l'auteur a misé ses meilleures cartes trop vite. C'est dommage parce qu'il y a vraiment des bonnes choses : la situation dans laquelle se trouve le héros, les différents personnages et les relations entre eux qui évoluent, la folie qui s'empare du héros. Ce qui déçoit, c'est que l'exploitation ne va pas assez loin. Les personnages, par exemple, évoluent, oui, mais on ne les suit pas assez, on a le strict minimum pour y croire, rien de plus. Certaines situations aussi, ça aurait pu être poussé plus loin mais l'auteur se contente de son idée première. Par exemple pour la partie d'échec finale, je trouve que le déplacement de pièce aurait mérité qu'on s'y attarde ; je sais qu'à ce moment là du film les deux personnages ont été bien retournés psychologiquement et que ça peut justifier le fait qu'il joue comme si c'était un plateau normal... mais non, en tant que spectateur il fallait nous faire ressentir quelque chose. La résolution est aussi différente. J'aime beaucoup tout le trajet de la cassette ainsi que la manière dont ça se termine avec la fille, en revanche, je trouve l'ellipse de fin très mal venue : c'est comme si l'auteur n'avait pas su comment raconter ce passage clef, du coup, hop, audace, on ne montre rien. Pour moi, ça ne passe pas.


Niveau mise en scène, c'est globalement propre et agréable à regarder, le découpage est efficace, y a des effets spéciaux intéressants, la démence est plutôt bien rendue, quoique un peu cliché. C'est juste regrettable de devoir subir quelques effets de style foireux. Par exemple lorsque le héros joue aux échecs, il y a ce changement de décor, cet ajout de CGI... sur papier, je comprends que cette idée séduise, mais dans l'exécution c'est assez décevant car ça paraît un peu ringard, un peu kitsch, un ton différent, donc, de ce qui a été montré jusque là. Les acteurs sont plutôt bons. Le héros, le père, la fille aînée qu'on a envie de baffer, la cadette qui fait un peu peur... et puis la mère, Sonia Vachon, qui joue très bien mais qu'en plus j'ai trouvé très mignonne et même sexy ! Faut dire que c'est une ronde, une belle ronde, et moi j'aime les rondes.


Bref, y avait de bonnes idées mais l'auteur et le réalisateur ont échoué dans leur traitement. Dommage. Ça reste tout de même regardable et s'il n'y avait pas eu cette fin, ma note aurait été de 6/10.

Fatpooper
5
Écrit par

Créée

le 22 juil. 2016

Critique lue 525 fois

2 j'aime

5 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 525 fois

2
5

D'autres avis sur 5150, rue des Ormes

5150, rue des Ormes
FoxmcCost
9

Et le fou prend le roi...

Le meilleur film fantastique que j'ai vu ces dix dernières années. C'est grâce à cette adaptation que j'ai pu découvrir Patrick Sénécal, écrivain fantastique canadien très cool et prof de français à...

le 19 oct. 2011

6 j'aime

5150, rue des Ormes
OlivierAntoine1
8

Magistral

Que dire? Il sort tant de films insignifiants ou passables qu'on en perd l'habitude des bons films. 5150 rue des Ormes, adapté d'un roman, ce n'est pas une surprise, est un film qui propose dans un...

le 25 sept. 2020

4 j'aime

5150, rue des Ormes
Foxart
2

Nightmare on Elm street

5150, rue des Ormes, qui vient d'obtenir le Prix du public (aveugle, sourd et bourré au vin chaud ?) à Gérardmer, me semble avoir bien peu de chance de traverser l'Atlantique pour venir atterrir sur...

le 8 août 2014

4 j'aime

2

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

119 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

107 j'aime

55