Du bon polar atypique
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le 24 oct. 2019
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Sacré paradoxe de titrer une oeuvre "56, rue Pigalle", alors que le film débute sur le littoral atlantique, s'achève en Afrique, et que l'épisode situé à Pigalle se révèle central mais très bref.
Auteur de près de 40 long-métrages, dont aucun ne restera à la postérité, le réalisateur Willy Rozier signe une énième série B, qui mêle mélodrame sentimental et polar crapuleux.
Mais rien ne fonctionne vraiment : Rozier peine ainsi à représenter à l'écran la passion amoureuse, peu aidés par ses deux têtes d'affiche, Jacques Dumesnil et Marie Dea, qui se contentent d'afficher des regards graves et des airs affectés pour figurer le grand amour qui les consume.
Heureusement, les seconds rôles s'en sortent mieux, à l'image d'Aimé Clariond en mari trompé ou René Blancard en valet maître-chanteur.
Côté polar, un récit classique et sans surprise, Rozier renonçant visiblement à instaurer le moindre mystère, les divers protagonistes du drame manquant cruellement d'ambiguïté.
On serait tenté de louer l'aspect très sombre et pessimiste du scénario, si le réalisateur-scénariste allait au bout de ses intentions, ce qu'il ne fera pas, préférant bifurquer in extremis vers une sorte de happy end.
Il faut toutefois souligner une certaine ambition de la part de Rozier le cinéaste, qui tente des choses et en réussit certaines, à l'image du montage sur la célèbre chanson "Pigalle" de Georges Ulmer, du procès montré en accéléré, ou des souvenirs d'un personnage qui se reflètent dans une coupe de champagne. Hélas, hormis ces quelques audaces, la mise en scène manque de souffle et de rigueur, pour un rendu très inégal d'une scène à l'autre.
A l'arrivée, "56 rue Pigalle" n'est pas foncièrement un affreux navet, mais il souffre de trop d'insuffisances dans tous les domaines. A éviter, donc.
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le 27 mars 2020
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