"Five broken cameras" : puissante approche bicéphale d'un conflit toujours brûlant
D'un conflit toujours brûlant représenté d'innombrables fois à travers notamment les images d'actualité, "Five broken cameras" propose un angle d'attaque différent. Ce qu'on a pu souvent voir jusqu'ici par un prisme parcellaire, bien souvent fictionnel, passe ici par le filtre d'un regard individuel.
Journal filmé "Five broken cameras" l'est assurément, dans sa façon de rendre compte de la résistance des habitants du village de Bil'in face aux constructions d'un mur et de colonies israéliennes aux abords. Face au chaos ambiant, à l'inlassable ballet macabre des manifestations et des dispersions à coup de grenades lacrymogènes, la voix d'Emad Burnat crée un liant. Étonnamment posée, elle adopte la distance nécessaire permettant d'avoir une appréhension plus rigoureuse des images.
Bien sûr, il y a là un point de vue subjectif - encore que, le texte dit par Emad Burnat est écrit principalement par Guy Davidi, ce qui fait de "Five broken cameras" un film issu d'une vraie collaboration - mais elle est destinée avant tout à unifier les morceaux épars de la réalité (...)