C'était pas le 11 ?

Cette critique ne contiendra aucun commentaire éclairé sur l'authenticité des faits ou des parallèles avec le climat politique contemporain. J'ai abordé 5 septembre comme j'avais abordé Titanic, en parfait inculte, sans aucune connaissance de l'évènement historique qui s'y rattachait. Ceci m'a permis d'être surpris et choqué par ses rebondissements, tandis qu'une bonne partie de l'audience devait s'ennuyer un tantinet, suspendus à un twist éventé il y a demi-siècle.

La grosse originalité du film est de relater une prise d'otage exclusivement du point de vue des journalistes, plutôt que nous mettre dans les pompes d'un flic, d'un négociateur ou d'un terroriste. C'est une démarche qui me rappelle le Premier Contact de Villeneuve, qui racontait un premier contact extra-terrestre du point de vue des linguistes plutôt que celui de l'armée ou des xénobiologistes.

Ainsi, au lieu d'être au milieu de l'action, on assiste au drame presque uniquement depuis la régie d'une équipe de télévision qui s'acharne à couvrir la prise d'otage, sans réellement savoir ce qui se passe, ni c'est déontologiquement approprié. On aura quelques rares scènes très brèves en extérieur, mais l'essentiel du film est en huis clos, avec les mêmes quatre personnages et l'immersion est totale.

Le film est court et bien rythmé, et on ne s'ennuie jamais, mais j'en suis ressorti en ne sachant quasiment rien de plus qu'en entrant. Le revers de son parti pris est que, comme les journalistes, on n'a aucune idée de ce qui se passe, des implications politiques, des revendications des terroristes, des réactions en Israël ou sur la scène internationales, ou sur les répercutions de l'évènement. Ce n'est simplement pas le propos du film. Je ne peux pas lui en vouloir pour ça, mais j'en sors quand même avec l'impression d'avoir vu 90 minutes haletantes comme un bon petit polar, mais totalement oubliables.