L'affiche du film le précise : "*Par les auteurs de *Sans Un Bruit" ...
Difficile d'être plus maladroit d'emblée, en faisant de ce fait référence à une histoire incohérente.
Le titre du film sinon, 65, est ce qui peut sembler être une étourderie puisqu'il se déroule au Crétacé, période qui prend fin il y a plus de 66 millions d'années ...
Dès le commencement du récit la patte des deux godiches est posée, ils ne se sont pas posé la question de savoir pourquoi le robot/androïde est le seul qui n'est pas en caisson cryogénique pendant les voyages inter-stellaires ...
L'évident constat que rien n'a été fait - volontairement ou non - pour que le spectateur s’intéresse à l'histoire et en particulier aux personnages arrive très vite.
Peu ou pas d'informations sur cette mission et le rôle du protagoniste ne sont communiquées.
On ne peut que deviner la maladie de sa fille ...
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L'envie crée de connaitre l'issue du périple l'est au prix de certaines originalités ...
Monsieur récupère d'une luxation de l'épaule en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
Mademoiselle Koa (guerrière en hawaïen) se remet elle aussi très facilement de ce gros insecte retrouvé dans sa bouche, et se trouve ensuite un improbable talent pour retrouver son compagnon sous une boue mouvante et l'en sauver.
Certains dinosaures ont un étrange appétit, aiguisé par l'odeur d'une navette spatiale ...
Un geyser d'eau bouillonnante ne blesse jamais un humain.
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Les décors (Louisiane, Oregon) ne sont pas travaillés, mais bien choisis, et l'immersion fonctionne.
Les costumes font le boulot, sobrement.
L’interprétation est très correcte, le rôle de Mills l'explorateur convient parfaitement à l'ancien marines et son jeu stoïque et légèrement constipé habituel.
Les dialogues, quelques mots du fait d'un traducteur cassé, peuvent devenir irritants.
Les effets spéciaux numériques sont convaincants, les (malheureusement trop rares) créatures croisées sont réussies, qu'elles sortent ou non de l'imaginaire de leurs créateurs. Les affrontements sont par contre globalement brouillons, filmés souvent de bien trop près et mal découpés, ce qui est grandement regrettable étant donné que c'était ce qui semblait constituer pour beaucoup l'attente du spectateur.
La bande-son, très classique (Chris Bacon), est appropriée.
La conclusion est peu digeste, très improbable et finalement trop vite expédiée.
65, sorte de série B (1h 33min, appréciable) à gros budget et sans surprises, est finalement un film qui se suit mollement, manquant d'impact émotionnel malgré un certain pathétisme affecté.
Boussole et gros caillou.
- : Listes non exhaustives.