On comprend pourquoi ce beau navet à 100 millions de dollars est resté dans les cartons pendant plus d’un an chez Sony. C’est raté, décevant et mauvais. Pas que ce soit un film charcuté de partout par ses producteurs pour ne finalement ressembler à rien à la manière d’un « Suicide Squad » premier du nom (pas le génial reboot) ou « Justice League », ni même un accident industriel à la « John Carter » au coût exorbitant et aux recettes ridicules mais juste un banal produit hollywoodien fade et sans saveur. Mais ce qui est le plus irritant avec ce « 65, la Terre d’avant » c’est qu’il parvient à gâcher un high concept excitant qui voit le genre du survival croisé celui de la science-fiction et du film de dinosaures. Un potentiel monstre réduit à peau de chagrin dans une série B générique et totalement oubliable où tout est trivial et prévisible. D’ailleurs, qu’on aime ou pas la dernière trilogie, les dinosaures de « Jurassic World » peuvent dormir tranquille comparé à ce machin sans goût.
Déjà ça commence mal avec une introduction d’une rapidité qui confine au bâclage. Au vu de la durée du film, avec un sujet d’une telle ampleur c’était certes évident (moins d’une heure et trente minutes pour une production de cet acabit c’est louche) mais à ce point! Personnages peu développés, trauma basique et justification de la présence d’un homme sur la Terre il y a 65 millions d’années complètement ridicule, le tout expédié en cinq minutes. Et, en effet, plutôt que d’utiliser le voyage dans le temps, ce « 65, la Terre d’avant » nous indique que d’autres humains existaient déjà sur une autre planète à cette époque... Et on n’en saura pas plus alors qu’il y avait matière à creuser avec ce choix narratif étrange. Ensuite, le mode survival est enclenché et on attend qu’une chose : la castagne entre le personnage et sa jeune acolyte avec les dinosaures (car oui il fallait bien un autre survivant pour ne pas ennuyer le spectateur moyen avec un film sans dialogue alors qu’Adam Driver, l’un des seuls points positifs du film, nous suffisait).
On ne va pas se mentir, on vient pour voir ça. Mais alors niveau douche froide ou pétard mouillé, au choix, « 65, la Terre d’avant » se pose là. Hormis des effets spéciaux convaincants, il faut l’avouer, rien ne va. Si on a droit à trois séquences avec des dinosaures et du combat (ou de l’action) c’est bien. Et elles n’ont toutes rien de révolutionnaire si ce n’est le tout dernier affrontement avec un tyrannosaure. Les dinosaures choisis se ressemblent tous alors que le bestiaire disponible était tout de même immense. On se demande où est passé le budget. Le suspense et la tension sont aux abonnés absents et les scènes de remplissage sont légion alors que le long-métrage est tout sauf long tandis que les péripéties sont banales et attendues et rien ne vient nous réveiller de notre torpeur et de la frustration de voir un script au potentiel dingue se voir incarner de la sorte. On s’ennuierait presque tant tout cela n’est même pas divertissant. Et quand on voit que ce truc inutile et raté a coûté une telle somme, on se dit que l’industrie du cinéma hollywoodien va parfois très mal. Bref, un beau navet sans intérêt et qui loupe totalement sa proposition et gâche son postulat alléchant. A fuir!
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